Eric Woerth confirme que le bouclier fiscal sera maintenu

Par latribune.fr  |   |  440  mots
Le gouvernement français maintiendra le bouclier fiscal, déclare ce mardi le ministre du Budget, malgré les voix qui s'élèvent au sein de la majorité pour mettre à contribution les hauts revenus en signe de solidarité face à la crise économique.

"Il y a deux ans, on a arrêté le bouclier fiscal à 50%. On ne va pas changer d'avis tous les quatre matins (...) Bien sûr, on maintient le bouclier fiscal", a déclaré le ministre du Budget, Eric Woerth, ce mardi sur Europe 1. "Le bouclier fiscal est une mesure de justice fiscale, tout simplement. Le bouclier fiscal, c'est dire à des Français qu'ils ne travailleront pas plus d'un jour sur deux pour l'Etat. Ce sont des Français qui paient déjà beaucoup d'impôts et il est logique que, dans l'impôt, il y ait un plafonnement", a-t-il ajouté.

Plusieurs personnalités de la majorité, dont le président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, Pierre Méhaignerie, et le président du Sénat, Gérard Larcher, se sont prononcés ces derniers jours pour une réflexion sur la contribution des foyers les plus aisés.

Dans un entretien aux Echos, l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, qui ne manque pas une occasion de "tacler" le gouvernement, préconise, lui, de ramener le bouclier fiscal "à 60% le temps de la crise". "C'est une mesure juste sur le plan social qui permet de faire contribuer les plus favorisés d'entre nous à l'effort collectif", dit-il, tout en proposant d'augmenter "de manière transitoire" le taux de la plus haute tranche de l'impôt sur le revenu à 45%.

En revanche, suspendre totalement le bouclier fiscal n'a pas ses faveurs, "par souci d'équilibre entre l'exigence économique et l'exigence sociale". "Le travail doit être récompensé. Mais il faut trouver un juste équilibre", fait-il valoir.

Pour Eric Woerth, le bouclier fiscal est nécessaire pour éviter l'exode à l'étranger des Français les plus riches. "Si vous ne plafonnez pas le taux de pression fiscale, les gens s'en vont", a-t-il dit.

Selon des chiffres publiés en fin de semaine dernière par Bercy, le nombre d'expatriations fiscales a diminué de 15% en 2007 et celui des retours d'expatriés a augmenté de 9%.

Par ailleurs, Le Figaro et Les Echos révèlent que le bouclier fiscal a coûté 458 millions d'euros en 2008. Au total, 13.998 contribuables ont bénéficié d'une restitution d'impôt l'an dernier pour un gain moyen de 33.000 euros, contre 16.000 euros en 2007, écrivent les deux quotidiens. Des chiffres qui sont consignés dans le bilan de la loi "Travail, emploi, pouvoir d'achat" (Tepa) envoyé par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, deux jours avant l'examen du collectif budgétaire à l'Assemblée.

Ce mardi, La Tribune consacre deux pages au débat qui agite la classe politique, sur la mise à contribution des hauts revenus pour financer les mesures sociales.