Rémunération des dirigeants face à la crise : êtes-vous choqué ?

Par latribune.fr  |   |  395  mots
Le versement de primes chez AIG continue à alimenter la polémique outre-Atlantique. En France, des affaires comme les stock-options de la Société Générale ou de la rémunération de l'ex-patron de Thomson, révélée par la Tribune, suscitent des interrogations. Tout comme le refus du Medef de faire des propositions au gouvernement sur la question des rémunérations des dirigeants. Quelle est votre opinion ?

En ces temps de crise, comment évoluent les rémunérations des dirigeants des entreprises, parfois sauvées de la tempête par des fonds publics ?

Le débat a éclaté aux Etats-Unis avec le scandale AIG, le grand assureur américain renfloué à hauteur de 170 milliards de dollars par Washington en plusieurs opérations et qui a affiché une perte annuelle de près de cent milliards de dollars, mais n'a pas hésité à verser quelque 165 millions de dollars de bonus à certains cadres (voire ex cadres) en raison d'obligations contractuelles.

Barack Obama a été obligé d'intervenir et de dénoncer publiquement ce scandale, sommant son gouvernement d'intervenir pour sanctionner ces versements. Certains récipiendaires ont commencé à dire qu'ils allaient rendre une partie de l'argent.

En France aussi, le sujet fait débat. L'annonce du versement de stock-options aux dirigeants de la Société Générale, victime de l'affaire Kerviel (4,9 milliards d'euros de pertes imputées aux actes d'un trader) et de la crise financière suscite des interrogations, y compris au sein de la majorité. Le secrétaire général de l'UMP et ex ministre de l'emploi Xavier Bertrand a fait part de son étonnement sur le sujet, se demandant sur la base de quelles performances étaient attribuées ces stock-options. Nicolas Sarkozy a clairement indiqué ce vendredi qu'il ne trouvait pas normal cette attribution de la part d'une banque bénéficiant du soutien financier de l'Etat.

Révélé par La Tribune, le montant de la rémunération de Frank Dangeard, ex-patron de Thomson où son action n'a pas permis de redresser significativement  l'entreprise, comme président non executif d'Infogrames, société qui cherche elle aussi à rebondir, pourrait également susciter des réactions.

Le gouvernement s'est lui aussi emparé du sujet et a demandé à la grande association patronale le Medef et à l'Association française des entreprises privées (Afep) qui réunit les plus grands groupes tricolores du CAC 40 des propositions pour encadrer les rémunérations, notamment variables, des dirigeants en France.

Mais la patronne du Medef, Laurence Parisot, a rétorqué que son organisation n'avait ni les moyens, ni l'envie de faire pression sur les entreprises françaises en ce sens, ce sujet relevant à ses yeux du droit contractuel. Ambiance.

Et vous, quel est votre avis ? Etes-vous choqué par ces annonces ? Réagissez ci-dessous dans notre espace commentaire.