Mobilisation pour l'hôpital, essouflement pour les universités

Par source AFP  |   |  570  mots
La mobilisation ce mardi contre la loi Bachelot sur la santé a été relativement soutenue, notamment à Paris. Le mouvement de protestation dans les universités tend lui à s'essoufler.

Entre 8.000 et 20.000 personnels hospitaliers, dont certains "grands patrons" de services peu habitués à battre le pavé, ont défilé mardi à Paris contre le projet de réforme de l'hôpital, aux côtés de manifestants du monde universitaire dont la grogne a continué de s'essoufler.
Après cette mobilisation contre le projet de loi Bachelot sur la santé -qui doit être examiné au Sénat en mai- une réunion de responsables de la majorité sénatoriale a eu lieu à Matignon afin d'examiner d'éventuelles modifications au texte.
Cependant, après la réunion, Nicolas About (Union centriste), président de la commission des Affaires sociales, qui se réunit mercredi matin, n'a pas laisser présager de grands changements estimant qu'il y a déjà dans ce projet "une très grande cohérence qui impose que chacun trouve bien sa place".
L'appel à manifester se doublait d'un appel à la grève dans certains endroits, en particulier à l'AP-HP (Assistance Publique - hôpitaux de Paris qui regroupe une quarantaine d'établissements), où il a été massivement suivi chez les médecins.
Selon le ministère de la Santé, le taux de grévistes à l'AP-HP a été de 50% chez les médecins et de 10% chez les autres salariés. Le "taux de mobilisation" (comprenant également les personnes "assignées" par les autorités afin d'assurer le service minimum) s'élevait à 73% chez les médecins et à 18% chez les autres salariés, a indiqué l'AP-HP.
Alors qu'il ne s'agissait pas d'une journée d'action nationale, des rassemblements ont tout de même eu lieu en province, comme à Marseille (300 personnes), Lyon ou Lille. A Caen, des centaines de personnes ont formé une chaîne humaine autour du CHU pour dénoncer une "loi Bachelot qui tue l'hôpital".
En province, selon le ministère de la Santé, le taux de médecins grévistes a été de 12,7% et celui des autres salariés de 5,1%.
A Paris, partis de Montparnasse derrière une banderole revendiquant la "qualité et l'égalité d'accès aux soins" et la défense de l'hôpital public et protestant contre "les suppressions d'emplois" et "l'hôpital-entreprise", les manifestants étaient 8.000 selon la police, entre 18.000 et 20.000 selon la CGT.
Beaucoup avaient revêtu leur blouse blanche. Dans les rangs, on reconnaissait des chefs de service hospitaliers de l'AP-HP très médiatiques ou politiques, de droite comme de gauche, tels Bernard Debré (par ailleurs député UMP) ou René Frydman, aux côtés des autres catégories de personnels.
La CGT ou Sud Santé étaient très présents, mais aussi la CFDT de l'AP-HP.
L'examen du projet de loi "Hôpital, Patients, Santé, Territoires" (HPST) doit commencer le 11 mai au Sénat. Les dispositions faisant du directeur le "seul patron" de l'hôpital sont contestées par l'ensemble des manifestants qui jugent notamment le contre-pouvoir médical insuffisant.
Répondant aux manifestants, Mme Bachelot, a affirmé que l'hôpital "crée des emplois" et que le projet de loi "renforce" le "pouvoir médical".
Le cortège parisien a rencontré celui des enseignants-chercheurs, étudiants et chercheurs qui protestaient contre les réformes dans l'enseignement, lesquels étaient moins nombreux que lors de journées d'action précédentes.
Entre 3.200 (police) et 14.000 (organisateurs) d'entre eux ont manifesté à Paris, Marseille, Bordeaux, Nancy, Strasbourg et Toulouse, pour cette onzième journée de manifestation depuis le 2 février, selon les bureaux de l'AFP.