Logement (13,5/20), retraites (9,5/20), santé (9/20) : des dossiers à la peine

Parvenir à 70 % de propriétaires et construire 500.000 logements par an : les promesses de Nicolas Sarkozy ont été battues en brèche par la crise. Quant à la politique de santé initiée par le chef de l'État, elle obtient l'une des plus mauvaises notes de l'institut Thomas More, avec « à peine 25 % des mesures mises en œuvre ». Les retraites constituent quant à elles un chantier considérable auquel le président ne s'est que partiellement attaqué.

LE MAL-ETRE DE L'HOPITAL

La politique de santé initiée par le chef de l'État obtient l'une des plus mauvaises notes de l'institut Thomas More, avec « un tout petit 9/20 » et « à peine 25 % des mesures mises en ?uvre ». Le gros morceau des réformes figure toutefois dans le projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoire », déjà voté par l'Assemblée nationale et qui sera examiné au Sénat à partir du 12 mai.

Ce texte reprend nombre des annonces de campagne de Nicolas Sarkozy : réformer la carte hospitalière, tendre vers une égalité de l'accès aux soins pour tous sur le territoire, revoir la gouvernance des hôpitaux, renforcer les pouvoirs du directeur d'établissement, créer des agences régionales de santé (ARS), etc. Point positif pour Nicolas Sarkozy : il s'agit de réformes de fond, qui pourraient modifier véritablement l'organisation du système de soins. Mais elles passent mal auprès de nombreux médecins. Les hospitaliers se sentent exclus du système de pilotage de l'hôpital. Une partie des médecins libéraux dénonce le blocage des négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie, et donc de la revalorisation de la consultation des généralistes à 23 euros.

Plus ponctuellement, certaines mesures sont en voie de concrétisation, comme la relance du dossier médical personnel (DMP) ou la prime au mérite pour les médecins libéraux s'engageant à améliorer leurs pratiques ; d'autres sont déjà réalisées (transparence des tarifs des médecins, chèque santé pour l'acquisition d'une complémentaire santé) quitte à avoir été modifiées en cours de route (franchises médicales) et d'autres encore ont été abandonnées, comme l'amélioration des remboursements des soins dentaires et optiques et, surtout, le retour à l'équilibre des comptes de l'assurance maladie en 2011. En 2010, cette dernière pourrait afficher un déficit de 10 milliards d'euros. V. Ch.

 

RETRAITES : LE PLUS DUR RESTE A FAIRE

Sujet de préoccupation constant des Français, les retraites constituent un chantier considérable auquel le chef de l'État ne s'est que partiellement attaqué. L'institut Thomas More ne lui accorde même pas la moyenne (9,5/20) car seules 30 % des réformes annoncées pendant la campagne présidentielle de 2007 ont été à ce jour « pleinement mises en ?uvre ». « C'est insuffisant pour un système à bout de souffle », commente le think tank.

Le fait d'armes du gouvernement est d'être parvenu à réformer les régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP, EDF, GDF?), réputés intouchables. La précédente tentative, initiée en décembre 1995 par le Premier ministre Alain Juppé, avait mis un à deux millions de personnes dans la rue. « Pour symbolique qu'elle soit », cette réforme « ne signifie pas le sauvetage des systèmes de retraite », souligne l'institut. Le déficit de la branche retraite du régime général (salariés) dépassera en effet les 7 milliards d'euros cette année, et les besoins de financement restent alarmants (32,8 milliards d'euros à l'horizon de 2020 avec un taux de chômage à 7 % à partir de 2015). Les régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco, certes du ressort des partenaires sociaux et non du gouvernement, seront dans le rouge cette année, et les pensions seront versées en partie grâce aux réserves accumulées par le passé par ces régimes.

Face à ces enjeux, Nicolas Sarkozy n'engage pas de réforme de fonds sur ce quinquennat. Toutefois, plusieurs dossiers évoqués pendant la campagne avancent : la possibilité de cumuler retraite et salaire est effective, les préretraites sont découragées, le salarié peut travailler au-delà de l'âge de la retraite, le minimum vieillesse, les petites retraites et les pensions de réversion sont progressivement revalorisées. V. Ch.

 

LOGEMENT : UN BILAN MITIGE

Parvenir à 70 % de propriétaires et construire 500.000 logements par an : les promesses de Nicolas Sarkozy ont été battues en brèche par la crise. La mise en place de la déduction fiscale des intérêts d'emprunt a été un coup d'épée dans l'eau. Le dispositif innovant de la maison pour 15 euros, qui permet de dissocier financement du bâti et du terrain, peine à démarrer avec seulement 500 maisons en construction. La crise a, il est vrai, compliqué la donne. En revanche, le gouvernement a su réagir promptement à l'effondrement de la production de logements neufs l'an passé. Côté logement social, le droit au logement opposable a été mis en place, les plafonds de ressources abaissés dans les HLM afin de recentrer le logement social vers les catégories prioritaires (au risque de favoriser des ghettos ?) et une convention d'utilité sociale établie pour réguler la production de logements sociaux dont 25 % seulement est orientée vers les marchés les plus tendus. Mais ces objectifs de réforme vont-ils réellement se traduire dans les faits ? S. Sa.


 

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bonsoir, Trouver un travail, un petit boulot, en bref le pouvoir d'achat des retraités, tout le monde en parle mais un seul site internet à pris les devants, car depuis longtemps nous croyons aux capacités des retraités et surtout nous avons pri...

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