A 0,1%, l'inflation française est au plus bas depuis cinquante-deux ans

Par latribune.fr  |   |  642  mots
Les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,2% en avril et ne progressent que de 0,1% sur un an, du jamais vu depuis plus de cinquante ans. Par ailleurs, les investissements dans l'industrie devraient connaître en 2009 une chute record (-18%). De son côté, le déficit des comptes courants s'est légèrement creusé de 0,2 milliard d'euros en mars par rapport à février, pour atteindre 2,2 milliards d'euros.

Bonne nouvelle pour les consommateurs français, même si elle est aussi le reflet de la crise économique. Les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% en avril et ne progressent que de 0,1% sur un an, a annoncé l'Insee ce mercredi. L'inflation touche ainsi un plus bas depuis ... 1957. En mars, l'inflation s'était établie à 0,2%, avec une hausse annuelle de 0,3%.

Cette faible augmentation en avril "reflète principalement les hausses de prix saisonnières dans les services de transports et de communications (de 1,1%) et dans les autres services (de 0,2%)", liées aux vacances de printemps, indique l'Institut national de la statistique. "Les prix des loyers, de l'eau et des services d'enlèvement des ordures ménagères (+0,3%) ainsi que des services de santé (+0,4%) augmentent également, tout comme, de manière saisonnière, ceux des produits frais (+1%) et de l'habillement-chaussures (+0,6%)", ajoute l'Insee.

En revanche, les prix des autres produits manufacturés diminuent légèrement, notamment en raison de la baisse des prix des automobiles neuves (-0,3% en avril). Les prix des autres produits alimentaires (-0,1%) et des produits de santé (-0,1%) sont également en recul, tandis que les prix de l'énergie sont stables.

L'indicateur d'inflation "sous-jacente", c'est-à-dire hors tarifs publics et produits soumis à de fortes fluctuations, reste nettement plus soutenu en avril, en hausse de 1,6% sur un an, comme le mois précédent.

Chute record prévue pour les investissements

Dans une autre enquête, l'Insee annonce aussi ce mercredi que les investissements dans l'industrie française devraient connaître en 2009 une chute record (de 18%). Pour la seule industrie manufacturière, l'enquête prévoit même une baisse des investissements de 21%.

Les industriels revoient ainsi en baisse la contraction des investissements anticipée lors de la précédente enquête en janvier 2009, de 9 points pour l'industrie manufacturière et de 6 points pour l'ensemble de l'industrie, souligne l'Insee. Le recul serait d'ampleur inédite dans les secteurs des biens intermédiaires (-30%) et de l'automobile (-24%).

"En rythme semestriel, les industriels sont également inhabituellement nombreux à faire part d'une baisse de leurs investissements au premier semestre 2009", selon l'Insee. "Ils apparaissent par ailleurs très pessimistes en ce qui concerne les projets d'investissements du second semestre", souligne l'Institut.
La production industrielle française a encore reculé de 1,4% en mars, après avoir baissé de 0,9% en février, avait indiqué lundi l'Insee.

En 2008, les chefs d'entreprise de l'industrie manufacturière indiquent avoir maintenu leurs investissements en valeur à leur niveau de 2007. L'investissement dans l'industrie, très important par le rôle moteur qu'il joue dans l'évolution économique, ne représente que 30% de l'investissement productif en France, rappelle l'Insee.

Le déficit des comptes courants se creuse

Enfin, le déficit des comptes courants de la France s'est légèrement creusé de 0,2 milliard d'euros en mars par rapport à février, pour atteindre 2,2 milliards d'euros en données corrigées (CVS), a annoncé mercredi aussi la Banque de France (BdF).

Le déficit des échanges de biens est resté stable, à 4,9 milliards d'euros, tandis que l'excédent des revenus s'est légèrement replié à 3,4 milliards d'euros (-0,1 milliard), détaille la BdF. Dans le compte financier, les investissements directs dégagent des sorties nettes de capitaux de 5,5 milliards après des sorties nettes de 5,1 milliards en février.

Les investissements de portefeuille enregistrent des entrées nettes de capitaux de 48,5 milliards après des entrée nettes de 25,7 milliards le mois précédent, selon la Banque de France. Les résidents réduisent leurs avoirs à l'étranger (35,7 milliards en mars, essentiellement sur des titres émis hors de la zone euro détenus par les banques résidentes) tandis que les non-résident achètent pour 12,9 milliards d'euros de titres français (24,1 milliards en février), précise-t-elle. En mars, les sorties nettes au titre des "autres investissements" s'élèvent seulement à 2,9 milliards d'euros.