Les universités toujours sous tension

Par latribune.fr  |   |  483  mots
Devant les signes persistants de tensions au sein des universités, le Premier ministre François Fillon a annoncé ce jeudi avoir demandé à la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse l'étude, "là où la situation est tendue", d'un "report des examens en septembre. Une intersyndicale associée à plusieurs collectifs ont appelé à manifester ce jeudi.

Alors que le mouvement de contestation des réformes gouvernementales dans l'enseignement supérieur et la recherche est entré lundi dernier dans sa quinzième semaine, le Premier ministre François Fillon a annoncé avoir demandé ? à la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse ? l'étude, "là où la situation est tendue", d'un "report des examens en septembre et l'organisation des épreuves en dehors de l'enceinte des universités bloquées", dans une interview au Figaro de ce jeudi.

Le Premier ministre a en outre affirmé que "jamais, jamais" le gouvernement "ne reviendra sur l'autonomie des universités". Ces déclarations interviennent alors que des évacuations par les forces de l'ordre ont eu lieu mercredi dans les universités de Saint-Etienne et de Marseille.

De son côté, devant l'Assemblée nationale mercredi, Valérie Pécresse a réitéré que la tendance à la reprise des cours se confirmait et qu'il restait une "petite dizaine" d'universités (sur 83) où subsistaient des blocages. "Il n'y aura pas de diplôme national délivré sans rattrapage des cours [...] Les recteurs veilleront [...] à la qualité du contrôle de connaissances", a-t-elle aussi affirmé.

Moratoire sur les réformes

Dans une tribune au Monde daté de jeudi, six présidents d'universités (Paris VIII, Grenoble III, Montpellier III, Paris X, Paris IV, Lille I), parmi les plus touchées par le mouvement depuis le 2 février, en ont appelé au président Nicolas Sarkozy pour lui demander "des gestes d'apaisement vigoureux, radicaux et clairs" afin de trouver une solution à la situation "grave" dans les universités.

Selon eux, "la sagesse consiste évidemment à décider un moratoire" sur les réformes prises dans l'enseignement supérieur. "Dans certains établissements et dans certaines filières, il n'est pas sûr que les examens puissent se tenir dans des conditions correctes ni même simplement se tenir", ont-ils souligné, en évoquant le "risque réel de non-validation du semestre, donc de l'année, ce qui est aussi catastrophique pour les étudiants qu'ingérable pour nos administrations".

La Coordination nationale des université s (CNU), réunie à l'université de Paris-Est Marne-La-Vallée mercredi, a pour sa part appelé à "poursuivre le mouvement". Réitérant son appel à ne pas organiser les examens, elle a dit soutenir "toutes les formes de validation mises en place localement pour pouvoir assurer aux étudiants leur semestre". La CNU a aussi voté plusieurs dates d'actions pour les mois de mai et juin.

Ce jeudi, une intersyndicale - FSU, CGT, Sgen-CFDT, Unsa, Solidaires - associée aux collectifs Sauvons la recherche, Sauvons l'université et la CNU ont  appelé à manifester à Paris et en province dans le cadre d'une nouvelle journée d'action. Le monde universitaire sera ainsi aux côtés des personnels et médecins des hôpitaux, qui contestent le projet de loi Bachelot. La CNU a également appelé à participer à la grève interprofessionnelle du 26 mai.