Récession plus marquée que prévu en France

Par latribune.fr  |   |  403  mots
Au premier trimestre, le PIB français a reculé de 1,2%, après une chute de 1,5% sur les trois derniers mois de 2008. Le recul du PIB pourrait atteindre 3% cette année, après une faible croissance de 0,3% en 2008. L'économie française a, en outre, détruit plus d'emplois salariés au premier trimestre 2009 que sur toute l'année 2008, avec une perte nette de 138.000 emplois.

C'était attendu mais le recul de l'activité est encore pire que ce que l'on craignait. Le produit intérieur brut (PIB) a fléchi de 1,2% au premier trimestre, après un recul au dernier trimestre de 1,5%, plus mauvais encore que la baisse de 1,1% annoncée dans une précédente estimation, a indiqué l'Insee ce vendredi. Du coup, la croissance pour l'ensemble de l'année 2008 a été révisée en nette baisse, à 0,3% au lieu de 0,7%. Et, pour 2009, selon la dernière prévision de Bercy, le recul du PIB pourrait atteindre 3%, comme le laissait entendre le Premier ministre, François Fillon, jeudi dans Le Figaro. Si cette mauvaise performance se confirmait, la France subirait une récession trois plus profonde qu'en 1975 et 1993.

Par ailleurs, l'économie française a détruit plus d'emplois salariés au premier trimestre 2009 que sur toute l'année 2008, avec une perte nette de 138.000 emplois (-0,9% en un trimestre, -2% sur un an), selon des données provisoires diffusées vendredi par le ministère de l'Emploi. Cela ramène à 15,751 millions le nombre total de salariés dans les secteurs principalement marchands, c'est-à-dire les entreprises de toute taille et toute activité, hors agriculture, administration, éducation, santé et action sociale.

Comme depuis le début de la crise, les destructions d'emploi sont en grande partie imputables à l'intérim (-77.800 au 1er trimestre à 438.900 postes) et à l'industrie (-44.900 à 3,562 millions). En un an, le nombre de travailleurs temporaires a fondu de 33,8% (-224.200 postes), précise le département statistiques et recherche du ministère (Dares).

Les emplois en intérim appartiennent à la catégorie des services, même quand il s'agit de missions d'intérim effectuées dans l'industrie ou le bâtiment. Le secteur des services, premier gisement d'emplois en France, enregistre au total une destruction nette de 93.900 emplois salariés au 1er trimestre à 10,702 millions de postes. La construction ne crée quasiment plus d'emplois mais a maintenu ses effectifs au premier trimestre (+800 postes à 1,487 million), selon la Dares.

Enfin, l'indice du salaire mensuel de base (SMB) a progressé de 0,8% au premier trimestre 2009 et de 2,7% sur un an, une hausse ramenée à 2,4% si l'on tient compte de l'inflation, selon des chiffres provisoires diffusés vendredi par le ministère de l'Emploi. L'évolution du salaire mensuel de base reflète la variation moyenne des salaires (hors primes et heures supplémentaires) dans les entreprises de dix salariés ou plus.