La CFTC dénonce le "cheval de Troie" du travail dominical

Par latribune.fr  |   |  355  mots
Pour l'organisation syndicale chrétienne, la proposition de loi déposée lundi à l'Assemblée nationale, pour élargir les possibilités de travail le dimanche, ne serait qu'un stratagème en vue d'une généralisation complète du dispositif.

La CFTC a estimé ce mardi que la proposition de loi sur le travail dominical déposée lundi à l'Assemblée nationale était "un véritable cheval de Troie permettant à terme de généraliser le travail le dimanche". Concernant les zones touristiques, où tous les commerces, à l'exception des grandes surfaces alimentaires, pourraient ouvrir, le syndicat chrétien juge dans un communiqué que "personne n'est capable de définir le concept" de zone touristique.

Dans les zones urbaines de plus d'un million d'habitants où il y a des usages de consommation de fin de semaine et où les ouvertures seraient autorisées, c'est "la mort programmée de milliers de commerces de proximité", selon la CFTC. Elle relève aussi que le principe du volontariat pour les salariés est "pipeau" puisque "le contrat de travail est un contrat de subordination".

"La priorité devrait être donnée à l'emploi", avance le syndicat, alors que "le développement des grandes surfaces et des centres commerciaux est destructeur net d'emplois". Le gouvernement met au contraire en avant la création ou préservation de 5 à 10.000 emplois.

Enfin, la centrale chrétienne "réaffirme son attachement au dimanche, jour privilégié pour le lien social, le travail bénévole, la vie familiale, personnelle, associative et spirituelle".

Par ailleurs, la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC) estime, dans un communiqué, que le texte, qui doit être examiné au mois de juillet prochain par le parlement, "semble, en l'état, plus restrictif que la précédente proposition déposée en 2008 sur les possibilités de travail le dimanche". Pour autant, la CNAFC tient à rappeler "que, le dimanche, la plupart des Français peuvent aujourd'hui se consacrer à des activités en famille ou entre amis et que l'existence d'un jour de repos commun est un bienfait pour la société dans son ensemble et pour chacun de ses membres. De ce fait, aucun salarié ne devrait pouvoir en être exclu durablement".

La CNAFC "sera donc particulièrement attentive à ce que les discussions parlementaires confirment le principe du repos dominical et ne modifient pas davantage la situation actuelle".