Pour les mères de famille, il est encore difficile de se former

Par latribune.fr  |   |  338  mots
Quand une formation professionnelle n'entre pas dans le cadre de l'emploi du temps ordinaire d'un salarié, il est plus difficile de se former quand on est mère de famille, selon une étude du Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Céreq).

Alors que le taux de natalité en 2008 a atteint un niveau record en France, les mères de famille ont du mal à accéder à la formation professionnelle. Quand une formation "n'épouse pas nécessairement l'emploi du temps ordinaire d'un salarié" les femmes dont les enfants sont en bas âge sont particulièrement lésées contrairement à leurs conjoints, selon l'étude du Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Céreq).

A titre de comparaison, le père d'un enfant en bas âge de moins de 6 ans a autant de chances d'accéder à une formation que les autres hommes. Alors que la mère d'un jeune enfant a 30% moins de chances de réussir à se former qu'une personne sans enfant. L'explication vient du fait essentiellement que les mères de jeunes enfants ont "des marges de man?uvres" plus limitées en raison des contraintes liées à leur emploi du temps, professionnel et domestique.

Même si les hommes et les femmes se forment dans des proportions comparables soit 45% contre 43% selon les chiffres 2006, "ces moyennes cachent de fortes disparités". En effet, les auteurs de cette étude ont constaté qu'elles varient en fonction de la situation familiale.

L'étude intitulée "Concilier vie familiale et formation continue, une affaire de femmes", explique notamment qu'une femme pour se former doit réorganiser sa vie personnelle deux fois plus souvent que les hommes. Pour les femmes actives, même le travail à temps partiel n'offre pas plus davantage de souplesse d'organisation que le temps complet.

Les femmes sont souvent dissuadées par les surcoûts que peut nécessiter une réorganisation. En effet, quand les mères de jeunes enfants veulent suivre une formation "la garde des enfants (qui) ressort clairement comme la principale activité à réorganiser", puis viennent le ménage, les loisirs et l'accompagnement des enfants.

La situation des mères de famille salariées face à la formation professionnelle pourrait s'expliquer par l'adage selon lequel il est "difficile d'être au four et au moulin...".