Déficit de la Sécu : Sarkozy écoute les mutuelles et avertit les médecins

Par latribune.fr  |   |  449  mots
Nicolas Sarkozy a demandé au mouvement mutualiste de prendre une part croissante dans le financement de la protection sociale, face au vieillissement de la population notamment. Le Chef de l'Etat lui a surtout indiqué qu'il comptait se saisir bientôt de la question des dépassements d'honoraires.

C'est un passage obligé pour un Président de la République française que de se rendre au congrès annuel de la Mutualité française, toujours présidée par Jean-Pierre Davant. C'est ce qu'a fait ce jeudi Nicolas Sarkozy pour ce 39e congrès à Bordeaux.

L'exercice est parfois difficile, notamment alors que le gouvernement a instauré une taxe sur les complémentaires santé. Cette année, Jean-Pierre Davant a ainsi fustigé devant 3.000 délégués mutualistes la politique de la santé française : objectif non tenu d'un équilibre de l'assurance maladie en 2007, retards du dossier médical personnel, problème de la mauvaise répartition des médecins sur le territoire et de leurs dépassements d'honoraires.

La Mutualité a tenu à souligner qu'elle entendait, elle, participer à la réforme en lançant un nouveau service, "Priorité Santé Mutualiste" (PSM accessible par téléphone au 39 95), proposé à partir de jeudi à 18 des 38 millions de Français couverts par une mutuelle santé qui seront ainsi orientés "vers des services hospitaliers publics ou privés qui offrent les meilleures garanties de qualité et de sécurité".

Grâce à leur réseau de professionnels des soins et à leurs réserves financières, les mutualistes veulent aussi prendre leur part dans la gestion délicate et coûteuse des affections de longue durée (ALD, cancer ou diabète, par exemple), couvertes à 100% par la Sécu. Ils proposent notamment  d'orienter des patients vers des services de soins pratiquant le tiers payant, avec une rémunération forfaitaire pour les professionnels.

Face à toutes ces propositions, Nicolas Sarkozy a tenu à afficher "son plus grand respect" pour le mouvement mutualiste. Il a salué ses initiatives, sur les maladies chroniques notamment. Et  a proposé de leur faire une place  au sein du conseil de surveillance des futures Agences régionales de santé. Il leur a aussi demandé de  prendre une part croissante dans le financement de la protection sociale, face au vieillissement de la population notamment.

Le Chef de l'Etat leur a surtout indiqué qu'il comptait se saisir bientôt de la question des dépassements d'honoraires "Cela fait des années que le sujet est sur la table, il est temps de le traiter. Je constate que les partenaires conventionnels (médecins et assurance-maladie, NDLR) ne sont pas parvenus à un accord sur le sujet", a-t-il dit dans un discours prononcé devant le 39e congrès de la Mutualité française.
"Le législateur doit-il reprendre la main ? Je demande au gouvernement de s'y préparer" en évoquant une décision "dans les toutes prochaines semaines".

(Retrouvez le discours de Nicolas Sarkozy du 4 juin lors du 39ème congrès de la Mutualité Française).