Le gouvernement promet plus de contrôles sur les marges de la grande distribution

Par latribune.fr  |   |  469  mots
Afin d'apaiser les agriculteurs qui protestent contre les marges accordées aux distributeurs, le gouvernement s'est engagé à ce que des contrôles généralisés sur les prix soient rapidement mis en oeuvre et que des "sanctions" soient prises si nécessaire. Les agriculteurs ont donc mis fin samedi au blocage des centres d'approvisionnement des grandes surfaces.

Les agriculteurs ont mis fin samedi au blocage des centres d'approvisionnement des grandes surfaces alors que la pénurie dans certains supermarchés menaçait. Le gouvernement s'est en effet engagé à ce que des contrôles généralisés sur les prix soient rapidement mis en oeuvre et que des "sanctions" soient prises si nécessaire.

"Le gouvernement a pris la mesure (du) désarroi" des agriculteurs et a "entendu leurs demandes légitimes sur la transparence, le contrôle des marges et l'évaluation de la LME (loi de modernisation de l'économie)", a déclaré le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier. "En matière de transparence, on est loin du compte", a-t-il ajouté, en écho aux revendications des agriculteurs qui dénoncent les conditions d'application de la loi, votée en août 2008 pour notamment redéfinir les relations commerciales entre grandes surfaces et fournisseurs. Les syndicats d' agriculteurs reprochent notamment à la loi de donner à la grande distribution "un pouvoir de négociation encore plus grand" qui pèse sur les prix payés aux producteurs.

Le secrétaire d'Etat à la consommation, Luc Chatel, a précisé qu'une "brigade de contrôle de la LME" composée d'inspecteurs de la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCCRF) va être créée à cet effet la semaine prochaine.

Dans un communiqué, le gouvernement indique également que "les travaux de l'Observatoire des prix et des marges seront accélérés. Les prix des produits laitiers à tous les stades de la filière depuis 2007 sont actuellement relevés par les services de Bercy. Ils seront analysés par un groupe de travail spécifique de l'observatoire des prix et des marges. Les résultats seront rapidement publiés. Par ailleurs, les services de l'Etat réaliseront une expertise contradictoire et indépendante pour s'assurer de la validité des données transmises". Cette mesure répond aux reproches de la FNSEA, le principal syndicat agricole, qui estime que l'Observatoire des prix et marges, prévu par la loi et mis en place fin 2008, ne remplit pas son rôle.

De même, "une réflexion va être engagée sur l'étiquetage « origine France » des produits alimentaires, en lien avec la proposition de la Commission européenne dans le cadre du livre vert sur la qualité", indique le communiqué du gouvernement. Un bilan de la LME sera également réalisé d'ici la fin de l'année 2009. "Il portera notamment sur le respect des conditions posées dans la loi pour les négociations commerciales".

Par ailleurs, à la demande des syndicats, une nouvelle réunion sur les modalités d'application de la LME doit rassembler mercredi les agriculteurs , les représentants de la grande distribution et les consommateurs autour de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.