Le déficit de la Sécurité sociale va dépasser les 20 milliards d'euros cette année

Par latribune.fr  |   |  330  mots
La Commission des comptes a dévoilé ce lundi ses nouvelles prévisions pour le déficit de la Sécurité sociale. Ce dernier devrait s'élever cette année à 20,1 milliards d'euros, un record bien loin des objectifs du gouvernement.

Crise oblige, les déficits publics explosent. Celui de la Sécurité sociale devrait même atteindre un record en 2009. La Commission des comptes (CCSS) l'évalue officiellement ce lundi à 20,1 milliards d'euros pour le régime général des salariés soit le double des 10,2 milliards de l'an passé.

La CCSS estime que la branche maladie sera la plus déficitaire (-9,4 milliards d'euros), devant la branche retraites (-7,7 milluards), la branche famille (- 2,6 milliards) et la branche AT-MP (accidents du travail ,- 300 millions). S'y ajoute le déficit du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), évalué pour 2009 à 2,1 milliards.

Les objectifs affichés l'an dernier d'un déficit sous les 9 milliards d'euros en 2009 et d'un équilibre d'ici 2012 ne sont donc plus du tout d'actualité.  "La multiplication par deux du déficit, c'est tout simplement la division par deux du volume des recettes, c'est parce que l'argent ne rentre pas, ce n'est pas parce que les dépenses progresseraient de manière incontrôlée", a expliqué le ministre du Budget Eric Woerth, sur RCF-Radio Notre Dame-La Croix.

La sécurité sociale est en effet très sensible aux fluctuations de l'emploi, les recettes de la protection sociale provenant aux deux tiers des cotisations sociales assises sur les revenus professionnels. Des syndicats, des élus et certains économistes préconisent donc de revoir la structure de ces recettes, en élargissant par exemple l'assiette des cotisations ou en fiscalisant davantage les recettes.

De son côté, Eric Woerth continue d'exclure toute hausse des prélèvements obligatoires. "Quand la masse salariale repart et que l'économie va mieux, vous retrouvez votre volume de recettes, donc la clé, au fond, c'est surtout de lutter contre l'excès de dépenses", a-t-il défendu. "Si vous luttez contre la chute des recettes, à ce moment là vous augmentez les impôts et à ce moment là vous rendez totalement impilotable la sortie de crise", a-t-il précisé, jugeant que la France "subit une pression fiscale considérable".