Le Medef réitère sa proposition de départ à la retraite à 63,5 ans

Laurence Parisot, la présidente du syndicat patronal, est revenue sur le débat sur le relèvement de l'âge légal à la retraite, en évoquant sa proposition faite il y a quelques mois de le porter à 63,5 ans. Par ailleurs, la "patronne des patrons" a évoqué ses pistes "anti-crise" et appelle à un accord sur le chômage partiel avant le 14 juillet.

C'est ce qu'on appelle prendre la balle au bond. Alors que le gouvernement a relancé lundi le débat sur l'âge légal de la retraite, Laurence Parisot, la présidente du Medef, est revenu sur le sujet ce mardi. La "patronne des patrons" a fait remarquer que le Medef avait déjà lancé il y a quelques mois l'idée d'un relèvement de l'âge de la retraite de 60 ans à 63,5 ans.

Intervenant sur France 2, Laurence Parisot a réaffirmé qu'il fallait "relever l'âge légal de départ à la retraite", estimant qu'il faudrait le porter à "63 ans et demi" pour garantir le financement. "Il y a quelques mois, nous avions formulé une proposition (...) nous avons calculé, à partir des paramètres donnés par le gouvernement, à partir de quel âge légal de départ à la retraite on pouvait avoir un financement garanti. C'est 63 ans et demi, à partir de 2012", a-t-elle expliqué.

"Il faut que chacun comprenne que nous allons dans le mur", a-t-elle insisté. "Il faut que ça soit une réalité admise et comprise par tout le monde, et à partir de là, que la collectivité nationale, à partir d'un débat public entre les autorités politiques, les partenaires sociaux, puisse d'un commun accord, dire : +eh bien voilà, il faut relever l'âge légal de départ à la retraite de x années, il faut allonger les durées de cotisations de x années, il faut peut-être aussi, en plus de notre système de répartition, aller un peu plus loin dans tous les mécanismes d'épargne retraite qui existent aujourd'hui+".

Lors de sa conférence de presse mensuelle plus tôt ce mardi à Paris, Laurence Parisot a estimé qu'il fallait "regarder le dossier dans sa globalité" en prenant en considération "l'âge de départ, le taux d'activité des séniors, la pénibilité" de la carrière professionnelle. En tout cas, la présidente du Medef s'est réjoui de la résurgence du débat sur les retraites. "Enfin, on s'attaque à quelque chose qu'on n'arrive jamais à résoudre et qui rend la situation anxiogène", a-t-elle déclaré, affirmant qu'"il n'y a aujourd'hui plus un pays du monde occidental qui n'a pas repoussé l'âge de départ à la retraite".

Par ailleurs, Laurence Parisot s'est exprimée sur la reprise économique. Selon elle, la reprise de l'activité économique en France en 2010 risque d'être lente, tout en notant "des choses rassurantes : la chute de la croissance est au minimum en train de ralentir". La patronne des patrons s'inquiète néanmoins pour les entreprises françaises.  "Le carnet de commandes est à un niveau plus bas que jamais, la trésorerie est très tendue", a-t-elle noté. "L'été prochain, forcément, l'activité sera encore plus ralentie. Les risques à la sortie du mois d'août et à l'entrée du mois de septembre seront très grands".

La "PME attitude"

Face aux difficultés des entreprises françaises, le Medef a détaillé ce mardi son programme anti-crise visant notamment à favoriser l'emploi dans les petites entreprises ou à faciliter un renforcement des fonds propres dans les PME. Citant "les réformes qui marchent", Laurence Parisot a notamment prôné l'extension aux entreprises de moins de 50 salariés des exonérations de cotisations patronales pour les entreprises qui embauchent.

Décidée dans le cadre du plan de relance, cette mesure s'applique aujourd'hui uniquement aux entreprises de moins de 10 salariés, pour des embauches réalisées en 2009. Le Medef souhaiterait aujourd'hui l'étendre jusqu'à la fin 2010.

Pour renforcer les fonds propres des PME, le Medef souhaite également élargir aux entreprises de moins de 500 salariés la possibilité de déduire un investissement de l'impôt sur la fortune (ISF), et porter le plafond de 50.000 à 100.000 euros. Le dispositif est limité actuellement aux entreprises de moins de 250 salariés.

Autre dossier, celui de la taxe professionnelle. Laurence Parisot, a souhaité ce mardi que la réforme en cours de la taxe professionnelle soit l'occasion d'aligner la fiscalité des entreprises sur celle des ménages, cette dernière étant plus favorable pour des raisons électoralistes selon elle. La "patronne des patrons" a notamment prôné que, si cette réforme laisse aux collectivités locales la maîtrise du taux de la taxe professionnelle, elles le fassent évoluer dans le même sens pour les entreprises et pour les ménages, toute augmentation sur les entreprises devant être répercutée dans les mêmes proportions sur le contribuable.

"Au cours des dernières années, (...) les taux de fiscalité sur les ménages ont été comprimés le plus possible parce qu'ils sont des électeurs; les taux qui pesaient sur la fiscalité des entreprises devenaient, eux, une variable d'ajustement dans des proportions tout à fait dramatiques dans certaines localités", a-t-elle affirmé lors de sa conférence de presse mensuelle. "Les entreprises, elles, ne votent pas, mais elles peuvent mourir" sous le poids de ce "fardeau insupportable".

Chômage partiel : un accord avant le 14 juillet

Enfin, Laurence Parisot a souhaité que les négociations avec les syndicats sur "la gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi" aboutissent "avant le 14 juillet", au moins concernant le chômage partiel. "Il serait tout à fait important, pour de nombreux secteurs d'activité, que des éléments de cette négociation puissent aboutir avant le 14 juillet, notamment pour les modalités de chômage partiel et leur extension à certains secteurs d'activité", a-t-elle indiqué.

Outre une négociation sur des mesures d'urgence pour l'emploi, le patronat et les syndicats ont convenu le 25 mai d'engager des "délibérations sociales" -c'est-à-dire des discussions pouvant déboucher sur l'ouverture de négociations- sur trois sujets: la modernisation du dialogue social, la stratégie et les politiques industrielles, enfin le paritarisme.
 

(retrouvez la vidéo du point presse de Laurence Parisot).

Commentaires 31
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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D'abord il faudrait aligner les retraites des régimes spéciaux : fonctionnaires, députés, sénateurs ... avec ceux du privés.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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non 71/5 qui dis mieux ???

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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D'un coté, l'Etat veut des retraites à 67Ans, de l'autre, les industries se "débarrassent" des seniors, ALORS !!! comment on fait ? SOLUTION: on vire les jeunes fonctionaires pour les envoyer bosser dans l'industrie et les exclus de l'industrie les r...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Madame PARISOT déraille, il faudrait d'abord qu'on ne licencie pas les seniors avant 60 ans tout en sachant qu'ils ne retrouveront pas d'emploi, les licenciements vont encore bon train, il est facile de dire n'importe quoi, j'espère que les décisio...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Vous m'expliquerez comment Mme parisot tenir jusqu'à 63,5 ans alors que dans ma branche (sociétés de service en informatique) il est quasiment impossible de retrouver du travail après 48/50 ans si par malheur vous vous retrouvez au chomage à cet age,...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les salariés du privé ont déja été trahis par les syndicats qui on avantagés les fonctionnaires,on s'attend au pire,une proposition les grosses retraites partent plus tard que les petites( ex 800? par mois)j'ai 55 ans sans travail et sans espoir dans...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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mmeParisot est extraordinaire, elle veut le beurre l'argent du beurre, et mettre les gens de 50 ans au chomage , ils ne retrouveront pas de travail, et ils ne cotisseront plus pour la retraite, mais elle ne parle pas de diminuer le salaire des patro...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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N'est-ce pas dans les urnes que les français peuvent le mieux s'exprimer,alors quand on voit 60% d'abstentions aux élections européennes!!Pleines mains a été laissé au gouvernement actuel. Tout ces gens du gouvernement peuvent cumuler les emplois ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Mme Parisot ne sait pas ce que c'est le vrai travail, + de travail,0 augmentation, 0 prime,et au final pas grand chose à la retraite !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le plus simple serait de revenir à 65 ans, c'est-à-dire à la période pré-Mitterrand; à l'époque, il s'agissait de faire payer par les caisses de retraite les chômeurs qui étaient victimes de notre MODELE SOCIAL; maintenant, les caisses de retraite et...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une question à madame Parisot, Hortefeux et Wauquiez, les 7années suplémentaires nous les ferions en inde avec 63? par mois? Les formations des séniors dont vous parliez M Wauquiez c'etait donc pour apprendre la langue? C'est d'un aspegic 10 000 do...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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a lire les messages, le gouvernement doit rire. On monte le privé contre les fonctionnaires et inverse. Des imbéciles veulent voir les avantages des fonctionnaires supprimés au lieu de revendiquer une amélioration de leurs acquis !!! La fonction pub...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quand Monsieur Sarkozy fera-t-il la réforme des retraites qu'il a escamotée et notamment celle des militaires?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ma pauvre Laurence ! Soit tu es ignorante de la situation, soit tu essaies de dire quelque chose pour passer le temps ou pour exister, toujours est-il que la situation économique se dégrade de minute en minute et qu'il y a de moins en moins de travai...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Au delà de 55 ans, on est considéré comme "vieux" dans le monde du travail. Arrivé vers cet âge, on vous pousse fortement vers la sortie pour prendre un jeune beaucoup moins cher. Alors rester jusqu'à 63.5 ans, c'est une utopie. Il faudrait que nos...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Evident! commençons par aligner réellement durée, taux et age de la retraite de la fonction publique et des entreprises publiques sur le Privé, puis ré-embauchons les seniors, puis faisons des choix: la Sécu, la Retraite, avec l'ensemble des impots p...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Candide et blabla, pouvez-vous m'expliquer en quoi les fonctionnaires ont un régime spécial (40 années de cotisation comme le privé) Ah peut-être est ce le mode de calcul ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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normal qu ils veulent la retraite à 63,5 ils ne sont vraiment pas fatigués de travailler eux!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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l'idée d 'ECHANGE est excellente ! à pofiner !!! Quid des régimes spéciaux et autres régimes de faveur pour nos chers poliques, VIP, etc...! Que l'on fasse un REFERENDUM, sur une moyenne d'âge de départ MAIS POUR TOUT LE MONDE ! Ne sommes-nous pas ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est d'une cohérence implacable: on n'embauche pas les jeunes, on vire les séniors de plus de 50 ans. On augmente l'age de départ à la retraite à 70 ans de cette manière personne n'a le taux plein, la plupart seront au minimum viellesse et c gagné. ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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et pourquoi pas augmenter le temps de travail et comme cela on touche pas au temps de départ

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est bien beau tous ces commentaires de grincheux, mais beaucoup aimeraient continuer à travailler sans s'occuper du couperet de l'âge. Les deux problèmes sont les régimes spéciaux (honteux) et le problème de retraites par répartition qui pénalisent...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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comment peut elle c'est chere dame qui touche je ne sait combien par mois de salaire vouloir avncer cette idee alors que le marché du travail compte deja presque allegrement 4 millions de personnes en age de travailler toutes categorie confondu au ch...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il est quand même étonnant que du fait de la "victoire électorale" de l'UMP (11% des électeurs!) les forces les plus réactionnaires qui veulent démolir le modèle social français se lâchent. Si il est vrai que le mode de financement actuel ne peut dur...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Commençons pas aligner le régime des fonctionnaires sur celui du secteur privé: taux de cotisation,montant de la retraite calculé sur les 15 meilleurs années et non sur les 6 derniers mois.Puis ensuite la retraite a 65 ans.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Qu'on laisse ceux qui veulent continuer à travailler le faire. un jour la faucheuse viendra frapper à leur porte et il s'appercevront alors qu'ils n'ont servi que le Dieu TRAVAIL. Pour ma part, j'ai pris la retraite à 51 ans, voici 9 ans de ça. J'ai ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il y a bien un réel problème, personne ne peut le nier. Par contre je suis très désagréablement surpris de ne pas entendre la moindre proposition de la part des socialistes, ces soit disant Representants du peuple. Quant aux syndicats, a mots couvert...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les plans sociaux à 55 ans, la retraite à 63,5 ans, selon le bon vouloir du Medef et de NS voir 67 ans ou bien + pourquoi pas. Que dire de ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans et devront cotiser jusqu'à 63,5 ans voir + , ils auront cotisé pen...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Posons nous les vraies questions pour une fois, est ce un probléme d'âge ou un probléme de durée et de ce fait d'argent qui rentre dans les caisses de retraite Et la nous nous appercevons que c'est la durée et le nombre de cotisants qui est en déséq...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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y en a marre de ces fous furieux, vivement les prochaines elections présidentielles

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quelle honte ...je peux comprendre qu'il faille réformer un systéme qui devient obselete et moribon ....alors oui à la réforme mais à la réforme pour TOUS....avant de relever l'age de la retraite pour les travailleurs du privé ,il me semblerais plus ...

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