Avec Marie-Luce Penchard à l'Outre-mer, Sarkozy démine son voyage aux Antilles

Par latribune.fr  |   |  490  mots
La Guadeloupéenne nommée mardi soir secrétaire d'État à l'Outre-mer accompagnera jeudi et vendredi le chef de l'Etat dans son délicat voyage aux Antilles, encore convalescentes après la longue grève du début de l'année.

Deux jours à peine après sa nomination rue Oudinot en remplacement d'Yves Jego, Marie-Luce Penchard sera du voyage qu'effectue Nicolas Sarkozy jeudi et vendredi en Martinique et en Guadeloupe. Une nomination qui a surpris un bon nombre d'observateurs. Ces derniers estimaient en effet qu'Yves Jego avait sauvé sa tête après avoir été en grandes difficultés lors de la crise sociale des Antilles en début d'année. 

Marie-Luce Penchard, Guadeloupéenne, est la première personnalité originaire d'Outre-mer à siéger au gouvernement depuis Léon Bertrand, ministre du Tourisme de Jacques Chirac dans le gouvernement Villepin, et la première originaire d'Outre-mer à être en charge de ce domaine au sein d'un gouvernement.
Elle est la fille de l'ancienne ministre et ex-présidente du conseil régional de Guadeloupe Lucette-Michaux-Chevry.

"Avec une Guadeloupéenne au poste de commande, ce que Jégo n'a pu obtenir, Marie-Luce Penchard l'obtiendra", a déclaré Victorin Lurel, président du conseil régional de Guadeloupe, qui espère que l'Outre-mer en aura fini avec ce qui était "mégoté, pesé et soupesé par Bercy et parfois la présidence".

La présence de Marie-Luce Penchard aux Antilles jeudi et vendredi permettra peut être à Nicolas Sarkozy de déminer ce déplacement qui s'annonce aussi dense que délicat dans les deux îles de la France des Caraïbes encore convalescentes après la longue grève contre la vie chère du début de l'année. Lors de ce séjour de moins de 48 heures, le président fera un point d'étape des états généraux de l'Outre-mer lancés le 21 avril, qui doivent déboucher à la rentrée sur des décisions concrètes annoncées lors d'un conseil interministériel.

Mais ces états généraux seront boudés par le LKP ("collectif contre l'exploitation") guadeloupéen, à l'origine du mouvement de grogne sans précédent qui a fait cet hiver un mort - un syndicaliste abattu par des jeunes à un barrage - et le collectif du 5 mars martiniquais. Avant même l'arrivée du chef de l'Etat, les syndicats de Guadeloupe ont lancé une "semaine de mobilisation". D'importants renforts policiers ont été d'ores et déjà envoyés sur place.

C'est la première fois depuis son arrivée au pouvoir que Nicolas Sarkozy effectue une tournée aux Antilles proprement dite - il s'était rendu quelques heures en Martinique au printemps 2008 pour les obsèques du poète Aimé Césaire. Trois jours avant son départ, le chef de l'Etat s'est adressé aux 2,6 millions de Français de l'Outre-mer lundi devant le Congrès réuni à Versailles."Comment pourraient-ils se sentir pleinement citoyens de notre République si notre République tient si peu à leur égard la promesse d'égalité qu'elle fait à tous les citoyens?", a-t-il dit, assurant qu'il parlerait aux antilles "des moyens par lesquels la République pourra tenir ses engagements".