Taxe carbone : Eric Woerth contre le "chèque vert"

Par latribune.fr  |   |  433  mots
Le ministre du Budget n'est pas en faveur d'une redistribution aux ménages et aux entreprises du produit de la future taxe carbone. Il annonce également vouloir réduire les crédits des ministères.

Eric Woerth s?oppose au ?chèque vert?. Le ministre du Budget se dit contre la suggestion de Jean-Louis Borloo de redistribuer le produit de la future taxe carbone sous forme de chèque. Mais il a déclaré, lors un entretien publié ce mardi dans le Figaro Economie, qu?il n?excluait pas pour autant une autre forme de compensation.

?Pour ma part, je ne suis pas favorable à la distribution de nouveaux chèques, verts ou pas : voilà trente ans que l?Etat fait des chèques (?) Faut-il redistribuer le produit (de la taxe carbone) ? C?est une autre question. Rien n?est encore arbitré?.

Par ailleurs, Eric Woerth, pour réduire les dépenses de l?Etat qui explosent sous l?effet de la crise, envisage une baisse forfaitaire des crédits de fonctionnement de tous les ministères dès 2010. Mais il a souligné, lors d?un entretien au Figaro, que ce sera aux ministères ?de s?interroger sur leur efficacité et de décider quelles dépenses ils veulent couper?.

Parmi les économies futures, le ministre du Budget envisage une réduction du parc automobile. L?Etat dispose de 89.000 véhicules, sans compter la police, les camions de pompiers, et les utilitaires de l?équipement. ?Nous allons imposer de vendre toutes les voitures de plus de sept ans et de n?en remplacer que deux sur trois?.

Il désire également réduire le nombre de logements de fonction, qui atteint 20.000 aujourd?hui. ?Nous allons en vendre. Nous demanderons un loyer de marché aux occupants, pour les autres, au fur et à mesure de leur changement de titulaire ; toute exception devra être justifiée?.

Eric Woerth demande aussi aux ministères de supprimer certains organismes parapublics. Enfin, il veut réexaminer le taux ou le plafond des 486 niches fiscales qui représentent environ 73 milliards d?euros.

Le ministre du Budget s?oppose, pour le moment, à une baisse des allègements de charges sociales.

Pour finir, Eric Woerth a déclaré, toujours dans Le Figaro, que l?emprunt national qui financera les investissements stratégiques de la France à partir de 2010, fera l?objet d?une loi de finances spécifique. "L'emprunt ne servira pas à éponger les déficits courants mais (...) à investir pour l'avenir. Ce ministère y veillera, tout comme les parlementaires qui voteront une loi de finances spécifique".

Il souligne également que ?le mode de financement, appel au marché ou aux épargnants, n?est pas l?essentiel, même si l?emprunt auprès des Français peut être un accélérateur de confiance pour le pays?.