Deuxième mois de recul du taux d'inflation annuel en France

Par latribune.fr  |   |  393  mots
Les prix à la consommation en France ont légèrement augmenté en juin (de 0,1%) par rapport au mois précédent, mais ils ressortent en baisse (de 0,5%) sur un an pour le deuxième mois consécutif, selon les données publiées ce jeudi par l'Insee.

Les prix en France ont progressé de 0,1% sur un mois, après une hausse de 0,2% en mai. Mais, sur un an, le taux d'inflation ressort en baisse de 0,5%, après un recul de 0,3% fin mai, ce qui constituait alors une première depuis 1957.

L'indice des prix IPCH, qui permet une comparaison au niveau européen, a augmenté aussi de 0,1% en juin et reste dans le rouge sur les douze derniers mois avec une baisse de 0,6%.

L'indice des prix hors tabac enregistre une évolution semblable. Il augmente de 0,1% sur un mois et baisse de 0,5% sur un an.

"Il serait prématuré de parler de déflation, estime Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. Certes, sur un an, l?évolution des prix est fortement négative. Ce qui
pourrait faire craindre un enchaînement déflationniste classique du type baisse de la demande-baisse des prix-hausse des taux d?intérêt réels-désendettement-baisse de la demande-baisse des prix. Toutefois, même si ce risque ne peut être définitivement exclu, nous n?en sommes pas encore là".

"Déjà, souligne Nicolas Bouzou, il faut se souvenir que les chiffres de juin 2009 sont pénalisés par un effet de base défavorable. C?est en juin et juillet 2008, il y a tout juste un an, que l?inflation avait touché un point haut, à 3,6%. Ensuite, sur un mois, les prix sont quasiment stables, alors même que le début de la période des soldes a tiré vers le bas les prix de l?habillement-chaussures. Enfin, on voit bien que les pressions déflationnistes sont cantonnées aux produits directement liés aux matières premières. Ainsi, sur un an, l?énergie perd 17,4% (et les seuls produits pétroliers 26,1%)."

"A la limite, ces baisses de prix ont même un impact positif sur le pouvoir d?achat, lequel devrait finalement être stable cette année en France. En outre, elles bénéficient plutôt aux ménages à faibles revenus (ceux pour lesquels la part de l?alimentation et de l?énergie est la plus élevée), qui ont aussi la propension à consommer la plus forte. Bref, il n?y a pas lieu de paniquer devant ces chiffres qui, en raison des effets de base, devraient même repasser en territoire positif d?ici la fin de l?année", conclut Nicolas Bouzou.