Les dépenses de l'Elysée passées au crible de la Cour des comptes

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Pour la première fois en deux siècles, une étude financière globale a été effectuée pour les dépenses de l'Etat en 2008. L'Elysée est encouragé à réduire son train de vie et mettre certaines dépenses au clair.

"Des progrès significatifs ont été accomplis. Le chemin à parcourir est encore important". Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, présentait ce jeudi les résultats du contrôle effectué sur les dépenses de l'Etat en 2008. L'avis est partagé: Nicolas Sarkozy a tenu son engagement en réduisant quelques dépenses mais beaucoup d'économies sont encore possibles en modifiant certaines procédures.

La Cour des comptes félicite notamment Nicolas Sarkozy d'avoir mis de l'ordre dans le budget de la présidence, là où ses prédécesseurs étaient restés dans le flou. Avant lui, plusieurs employés qui travaillaient pour la présidence étaient payés par des ministères ou des entreprises publiques. "Cette consolidation du budget et des emplois est presque terminée, selon Philippe Séguin, sauf notamment pour France Télécom, qui paye toujours 21 employés".

Mais d'autres problèmes non résolus sont pointés du doigt, notamment des frais jugés inutiles liés aux voyages publics et qui auraient coûté 14 millions d'euros en 2008. Les frais privés du chef de l'Etat sont aussi épinglés. Nicolas Sarkozy a ainsi dû rembourser 14.123 euros de dépenses qui avaient été prises en charge sur les fonds publics de la présidence en 2008. "Il ne s'était pas rendu compte de ce problème découvert par la Cour", s'excuse l'Elysée...

Des commandes plus ordinaires de nourriture ou de combustibles sont aussi visées. De même que d'importantes factures d'études et de sondages commandés à l'institut Opinion Way. La Cour réclame également une révision complète de l'affectation de trois résidences présidentielles à Rambouillet, Marly-le-Roi (Yvelines) et Souzy-la-Briche (Essonne). Des logements inutilisés mais entretenus pour 1,76 million d'euros par an.

Les collaborateurs et conseillers du président ne sont pas épargnés. La Cour des comptes demande à 55 d'entre eux de déclarer complètement et régulièrement les avantages liés à leurs logements de fonction gratuits du Quai Branly à Paris, qu'elle estime sous-évalués.