"Notre intention n'est pas d'alourdir le fardeau fiscal (...) mais de modifier en profondeur notre système fiscal", a déclaré la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, dans une interview au Monde datée de dimanche-lundi. "Je veux aussi rassurer les ménages : l'opération se fera pour eux à prélèvements constants", a-t-elle dit. "Ma conviction est qu'il faut redistribuer intégralement aux ménages le produit de la contribution climat-énergie qu'ils supporteront."

Des compensations seront accordées aux ménages fragiles et le gouvernement réfléchit à des réductions de charges salariales, selon elle. Christine Lagarde a confirmé que le gouvernement envisageait de fixer la taxe carbone aux alentours de 15 euros la tonne de CO2, bien en deçà des 32 euros avancés par la commission présidée par l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard.

A ce niveau, elle rapporterait 4 milliards d'euros et impliquerait une augmentation de l'ordre de trois centimes le litre d'essence, mais son produit ne servira pas à financer la réforme de la taxe professionnelle, a-t-elle précisé. Des entreprises comme EDF et la SNCF, qui gagneront beaucoup dans la réforme de la taxe professionnelle, risquent de voir leurs "gains injustifiés" limités, a-t-elle expliqué. Cela pourrait se faire par une augmentation de la taxe sur les pylônes, qui pourrait être étendue aux transformateurs.

La ministre réitère également son refus d'une augmentation des impôts ou de la suppression du "bouclier fiscal" qui les plafonne à 50% des revenus, mesure qui, dit-elle, a permis de rentrer 2,4% d'impôt sur le revenu en plus.