Un salaire minimum toujours très minimum

Le ministre du Travail Xavier Darcos a annoncé ce mardi une revalorisation de 0,5% du Smic au 1er janvier, soit le minimum légal.

Le ministre du Travail Xavier Darcos a recommandé ce mardi devant les partenaires sociaux une revalorisation de 0,5% du smic au 1er janvier, "en application du minimum légal et des règles d'arrondi", selon le ministère, c'est-à-dire sans coup de pouce supplémentaire.

Le 1er juillet dernier, le smic a déjà été revalorisé, de 1,25%, soit là aussi la hausse légale stricte. En raison d'une nouvelle législation (loi du 3 décembre 2008 en faveur des revenus du travail), à compter de 2010, la hausse annuelle du Smic intervient au 1er janvier et non plus au 1er juillet. Entre janvier 2009 et janvier 2010, le smic aura donc été revalorisé deux fois, soit une hausse totale de 1,7% sur un an.

Actuellement de 8,82 euros brut de l'heure, soit 1.337,70 euros en brut mensuel pour 35 heures hebdomadaires, le salaire minimum passera ainsi, début 2010, à 8,86 euros brut de l'heure, soit 1.343,77 euros en brut mensuel. Compte tenu d'une inflation estimée à +0,4% sur 2009, la revalorisation correspondrait à un gain net annuel de pouvoir d'achat de +1,3% pour les salariés rémunérés au Smic, selon le ministère.

"Impact néfaste sur l'emploi"

Avec cette augmentation a minima, le gouvernement reste dans la même logique que celle qui avait prévalu à la revalorisation du Smic en juillet. "Les experts disent qu'il faut revaloriser le smic pour éviter toute perte de pouvoir d'achat, faire en sorte que ce soit au niveau de l'inflation, mais qu'il ne faut pas l'augmenter au-delà, sinon cela aurait un impact néfaste sur l'emploi", avait rappelé le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, début décembre.

2010 sera ainsi la quatrième année consécutive sans coup de pouce au smic, ce que la présidente du Medef, Laurence Parisot a jugé "sain" et que Travail Xavier Darcos a invité "à comparer avec la faible inflation".

Pour les syndicats ce "gel du smic" (CGT) porte en germe de futurs conflits car "il sera difficile pour les salariés au bas de l'échelle de faire face aux augmentations dans le logement, les transports", a estimé FO. "C'est insuffisant, nous sommes dans un pays où l'économie est soutenue par la consommation", a critiqué Gabrielle Simon (CFTC). Même la CFDT, hostile d'habitude aux coups de pouce, "a demandé qu'on aille jusqu'à 1,5%" car "les charges fixes augmentent plus vite que l'inflation", selon François Chérèque.

Le smic concerne environ un salarié sur dix, en incluant administrations ou intérimaires, soit quelque 2,6 millions de personnes.Plus de 640.000 personnes au smic travaillent à temps partiel. Les smicards sont nombreux dans l'hôtellerie- restauration, le nettoyage, ou la vente de vêtements. Les agriculteurs ne bénéficient pas de cette protection sociale, alors leurs revenus ont chuté drastiquement. En 2009, un éleveur laitier par exemple n'a gagné que 9.000 euros en moyenne, soit, par mois, moins que le smic.

 

Les évolutions du salaire de base

L'évolution du smic sur un an s'avère légèrement inférieure à celle du salaire de base (salaire hors primes, gratifications, et heures supplémentaires dans les entreprises de plus de 10 salariés). Lundi, le ministère de l'Emploi a indiqué que le salaire mensuel de base (SMB) avait augmenté de 0,5% au troisième trimestre 2009 et de 2% sur un an.

Les prix à la consommation (pour l'ensemble des ménages et hors tabac) ayant diminué au troisième trimestre de 0,2% sur un mois et de 0,4% en glissement annuel, le ministère précise que cette hausse du SMB se traduit par une hausse du pouvoir d'achat salarial de 0,7% sur trois mois et de 2,4% sur un an.

Le ministère de l'Emploi a aussi fait état lundi d'une hausse de 0,5% sur un trimestre et de 2% sur un an du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO), qui, depuis 1970, entre dans le calcul de la hausse du scmic, avec l'inflation. La hausse du salaire de base des professions intermédiaires et des cadres a été légèrement inférieure (+0,4%).

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