La classe politique rend un hommage unanime au président de la Cour des comptes

La classe politique rend un vibrant hommage au président de la Cour des comptes décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, d'une crise cardiaque, à l'âge de 66 ans.

Nicolas Sarkozy, président de la république

"Tous ceux qui l?ont connu et l?ont côtoyé, ses proches, ses amis, ses collaborateurs, garderont le souvenir d?un homme particulièrement attachant, d?un homme à l?intelligence rare, d?un homme au tempérament chaleureux et généreux, d?un homme entier et absolument passionné. Passionné par le sport et l?histoire politique dont il était l?un des plus fins connaisseurs. Passionné surtout par la France, sa République et son Etat, il a consacré toute sa vie, toute l?étendue de ses talents et la force exceptionnelle de ses convictions à la chose publique (...) Philippe Séguin n?était pas homme à transiger avec ses convictions. Chacun a en mémoire son combat homérique lors de la campagne du référendum sur le Traité de Maastricht où il déploya ses remarquables capacités d?orateur pour défendre sa vision de la souveraineté du peuple français."

François Fillon, Premier ministre

"Aujourd'hui je perds un ami et la France perd l'un de ses plus grands serviteurs et l'une de ses plus belles voix politiques, une voix tonitruante, profonde, toujours féconde, une voix parfois aussi tourmentée." Philippe Séguin "avait la passion de la France (...) une passion dévorante, tenace, ombrageuse qui le conduisit de son non au traité de Maastricht à sa démission fracassante de la présidence du Rassemblement pour la République, à agir de manière frondeuse. Il était fier et inclassable. Il était fidèle aux valeurs du gaullisme comme on est fidèle à une épopée qui exige de tout donner (...) La République était le fil de la vie de Philippe Séguin. Ce matin ce fil s'est rompu et je pense avec émotion à sa famille."

Gérard Larcher, président du Sénat

Il salue le "compagnon gaulliste avec lequel il partageait nombre de valeurs" et rappelle leur "fibre sociale", leur "conception de l'Europe qui les ont unis dans un même courant de pensée". "Il avait donné à la Cour des Comptes une dimension inédite. Son exigence et son indépendance, qualités unanimement reconnues, faisaient de lui une personnalité respectée (...) Sa fougue et sa passion vont nous manquer. Avec lui, disparaît un grand serviteur de l'Etat, un républicain imprégné de valeurs de résistance et de respect."

Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale

"Il a contribué à la vie démocratique avec un talent incomparable, des convictions extrêmement fortes et un caratère extrêmement attachant même si ce caractère était l'objet de courroux aussi brusques qu'inattendus".

Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel

"Philippe Séguin a marqué la vie politique française depuis de nombreuses années, c'était une personnalité forte, complexe, capable de résister, capable de dire non mais surtout il y avait chez lui une certaine idée de la France, un grand respect de la République et surtout le désir ancré profondément de faire en sorte que la France, la nation française soit respectée, forte et fière."

Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, ancienne présidente du RPR

"Gaulliste social, homme d'engagement et de convictions, Philippe Séguin aura marqué de son empreinte la vie politique et publique de la Ve république. Il a mis son intelligence aiguë, son exigence sourcilleuse, son talent oratoire, son engagement sans faille, au service de ses idées. Dans chacune des hautes fonctions qu'il a occupées, il a fait preuve de son grand sens de l'Etat, de son indépendance d'esprit, de sa passion pour la France et le service de ses concitoyens. Notre tristesse est à la hauteur de la personnalité hors normes de Philippe Séguin (...) Avec lui, c'est non seulement un homme d'Etat, mais aussi un ami personnel qui s'éteint. Sa générosité avec la vie, avec les autres, était à la hauteur de son tempérament. Sa pudeur, et une sorte de timidité, lui faisait cacher trop souvent une personnalité réellement attachante."

Christine Lagarde, ministre de l'Economie

"C?est un parcours républicain d?exception qu?il faut saluer, celui d?un homme d?Etat qui fut ministre, président de l?Assemblée nationale, chef de parti politique et Premier président de la Cour des comptes. Ses qualités intellectuelles autant que son sens de l?Etat en ont fait un grand Premier président de la Cour des comptes, véritable instrument du contrôle des comptes publics. Il a accompagné la transformation radicale de la comptabilité de l?Etat et a eu à c?ur de proposer une réforme des juridictions financières. Toute son action à la tête de la Cour, à l?instar de son engagement, fut de se mettre au service de l?intérêt général."

Henri Guaino, conseiller spécial de l'Elysée

"Philippe Séguin m'a beaucoup appris (...) mais c'est surtout quelqu'un qui a tant compté dans ma vie (...) "Il avait une passion charnelle pour cette République du mérite si française, qui donnait à chacun de ceux qui n'avaient rien au départ de la vie la possibilité de devenir quelqu'un. C'est quelque chose qui, moi, m'a profondément touché, bouleversé (...) "Il était difficile, il était malcommode, mais il l'était parce qu'il était profondément intransigeant sur ses convictions, sur les principes (...) De temps en temps, il était déprimé par la politique quotidienne (...) Il finissait par se reprendre et par repartir au combat (...) "Cela a été des combats fantastiques, je pense à Maastricht, mais je pense aussi à la lutte contre la pensée unique ou à cette extraordinaiore formule qu'il avait eue un jour, le "Munich social", contre ceux qui trouvaient qu'il fallait s'adapter au chômage de masse (...) S'il a servi de figure exemplaire, s'il a été une leçon vivante de ce que pouvait être le service de l'Etat, l'amour de son pays, l'amour de la République, alors tout ce qu'il a fait aura servi à quelque chose."

Jacques Chirac, ancien président de la république

"A Epinal comme à l'Assemblée nationale, au gouvernement comme à la tête de la Cour des Comptes, Philippe Séguin aura toujours su batailler pour faire triompher ses fortes convictions, en ayant toujours à coeur d'améliorer la situation des plus fragiles et de renforcer le poids et la grandeur de notre pays. Avec lui, les mots de République, de Nation et d'Etat prenaient tout leur sens. Je perds, pour ma part, un ami pour lequel j'avais un grand respect et une profonde affection."

Valery Giscard d'Estaing, ancien président de la république

"C'est quelqu'un qui avait des convictions politiques fortes. Il était dans le sillon du gaullisme social (...) Grand orateur et c'était rare ! Il avait des opinions tranchées. C'est un homme qui était fondamentalement indépendant. Il avait des convictions (...) C'était un homme de discussion. Quand il avait une opinion il acceptait d'en débattre avec les autres. Il plaçait le débat à un haut niveau à la fois de conviction et de talent. C'était une personnalité qui enrichissait notre vie politique nationale."

Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux, ancien Premier ministre

"Nous nous connaissions très, très bien, nous avions beaucoup travaillé ensemble au RPR, autour de Jacques Chirac. Nous avions mené des combats ensemble, c'est à Bordeaux, en septembre 1994, devant l'université d'été des jeunes RPR de l'époque, que nous avions lui et moi, main dans la main sur la tribune, lancé un appel à Jacques Chirac pour qu'il se présente à l'élection présidentielle de 1995 et nous avions mené campagne ensemble d'une certaine manière (...) Il n'était pas facile, il avait un caractère que chacun connaissait et nous avons eu des divergences profondes parfois (...) ça ne diminuait pas la profonde estime que j'avais pour lui parce que c'était un homme extrêmement intelligent d'une grande culture, d'une grande hauteur de vue, d'un grand sens de l'Etat. Il avait cette obsession de la République et des valeurs républicaines qui nous rapprochaient parce que, même si évidemment entre un petit Landais et un petit Tunisien il y a peu de similitudes, on a quand même suivi un peu le même parcours de la méritocratie républicaine, avec des origines sociales modestes, qui nous ont permis l'un et l'autre de monter."

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre

"C'était un homme à caractère exceptionnel, il n'avait peur de personne, il résistait à tout (...) Il avait de fortes convictions et beaucoup de courage, beaucoup d'audace. Non seulement c'était un orateur, mais il avait ce trait de caractère qui faisait de Philippe Séguin une personnalité à fort rayonnement dont le vide marquera la vie politique pendant des années."

Dominique de Villepin, ancien Premier ministre

"Avec tristesse, je tiens à saluer aujourd'hui la mémoire de Philippe Séguin (...) La France perd avec lui un homme au sens aigu du service de l'Etat, de l'intérêt général et de la solidarité, le symbole d'une fidélité exigeante au message gaulliste, une voix qui traduisait la valeur de l'indépendance d'esprit et des valeurs républicaines (...) Je garde le souvenir des combats que nous avons partagés, autour de Jacques Chirac, et de toute l'actualité de leur sens pour la France aujourd'hui."

Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, président du Mouvement républicain et citoyen

Il salue un "homme politique de grand talent", un "républicain et un patriote". "C'était un homme politique de grand talent, un orateur hors pair, un républicain et un patriote." Il "a symbolisé au moment du traité de Maastricht un projet et un destin républicains dans lequel la France aurait mieux trouvé son compte (...) Son mérite est d'avoir essayé. J'avais voté l'exception d'irrecevabilité qu'il avait présentée devant l'Assemblée nationale. Je regrette que rien n'ait été possible entre les républicains des deux rives. Depuis son retrait de la vie politique, Philippe Séguin a manqué à la France, il lui manquera hélas toujours."

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP

"Philippe Séguin était un homme droit et passionné, qui a consacré toute son énergie au service des autres. Sa mort sonne comme un coup de tonnerre, il nous plonge dans une profonde tristesse."

François Bayrou, président du Modem

"Le premier mot qui vient à l'esprit, c'est républicain. Il était républicain par son parcours et par ses valeurs. Deuxième trait de caractère, il ne renonçait pas à combattre même s'il apparaissait seul contre tous. Il avait sûrement un certain orgueil, bienvenu dans cette affirmation du combat pour les idées. (...) Tout le monde entendait bien derrière son grand rire, une trace de mélancolie. Cette fêlure sur fond de tristesse le rendait plus attachant aux yeux de ceux qui l'aimaient. Il va manquer profondément à la vie publique en France."

Martine Aubry, premier secrétaire du parti socialiste

"Avec Philippe Seguin disparaît un très grand serviteur de l'Etat qui a eu toute sa vie une passion pour l'intérêt général. C'était un républicain respecté bien au-delà de son camp qui a profondément marqué la vie politique. Ces dernières années, grâce à son travail admirable à la Cour des comptes, il était devenu pour la République un sage dont la voix était une référence et une boussole. C'était une vraie personnalité, exigeante, attachante et qui disait ce qu'il pensait. Un homme passionné, profondément honnête et sincère. On aimait ses colères et on les écoutait car elles tombaient juste. C'était un homme chaleureux qui aimait la vie, un épicurien qui ne manquait jamais de parler des derniers résultats de football."

Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes (PS)

"Philippe Seguin, infatigable serviteur de l'Etat, gardien des valeurs républicaines, était un homme de convictions qui savait garder une véritable liberté d'esprit. Il avait ainsi gagné l'estime et le respect au-delà de sa famille politique. Dans son rôle de président de la Cour des Comptes, il avait su valoriser et renouveler cette institution avec l'exigence de la bonne gestion des deniers publics."

Bertrand Delanoë, maire de Paris (PS)

"De Philippe Séguin , avec lequel je partageais des racines tunisiennes, je retiens le sens de l'intérêt général, une conception exigeante de la République, ainsi que le rôle modernisateur du président de l'Assemblée nationale qui a su renouveler notre vie parlementaire."

François Hollande, président du conseil général de Corrèze, ancien premier secrétaire du PS

"On pouvait partager ou pas ses convictions, il les exprimait de manière indépendante. Nul ne pouvait imaginer qu'il avait subi une pression et qu'il y avait cédée. Il faut garder de Philippe Séguin ce qu'il avait de mieux, sa liberté".

Michel Rocard, ancien Premier ministre (PS)

"Je le connaissais un peu et je l'appréciais beaucoup (...) C'était un grand honnête homme, très compétent, très consciencieux au travail, colérique, chaleureux, enthousiaste, un peu cogneur, un peu brutal, mais toujours pointu et toujours près des faits (...) J'avais beaucoup de respect pour lui".

Lionel Jospin, ancien Premier ministre (PS)

"Je suis triste parce que c'était une forte personnalité, un fort caractère (...) un homme qui s'inscrivait dans une tradition gaulliste au moment où le gaullisme était un peu oublié à droite (...) C'est un homme qu'on respecte, un serviteur de l'Etat qui présidait aux destinées de la Cour des comptes, grand organisme de contrôle de l'Etat et de la République en France."

Jean-Marc Ayrault, président du groupe parlementaire socialiste à l'Assemblée nationale

Il avait "l'exigence nationale qui a pétri sa fidélité au gaullisme parfois jusqu'à l'intransigeance, la fibre sociale (...) le service de l'Etat dont il a défendu l'impartialité et la probité".

Jean-Marie Le Pen, président du Front National

"Homme de caractère, Pupille de la Nation, c?était un patriote qui condamnait le Traité de Maastricht. Adversaire politique loyal, il s?était mis en marge du monde politique continuant de servir le pays à la tête de la Cour des Comptes."

Laurence Parisot, présidente du Medef

"Philippe Séguin n?a eu de cesse de prouver son attachement à l?intérêt national. Patriote, homme intègre, de passion, de conviction et de culture, il a profondément marqué la vie politique de notre pays. Son engagement et sa vision ont marqué les relations sociales. Sa disparition me bouleverse, Philippe était un ami."

Commentaire 1
à écrit le 11/01/2010 à 13:19
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Ce qu'il y a de plus triste en ces temps troubles c'est qu'il faut qu'une personnalite politique meure pour que tout le monde politique soit d'accord. La mort serait elle le seul point de raliement?

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