Une réforme pour stabiliser le revenu des agriculteurs

Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, présentera mercredi prochain en conseil des ministres un projet de loi pour moderniser le secteur et stabiliser le revenu des agriculteurs, en chute libre depuis deux ans.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, présentera mercredi prochain en conseil des ministres un projet de loi pour moderniser le secteur, qui connaît sa plus grave crise depuis ces trente dernières années. Un dispositif d'urgence de 1,6 milliard d'euros a même été récemment mis en place pour sauver de la faillite de nombreux agriculteurs dont les revenus ont dégringolé en moyenne de 34% en 2009, après 20% en 2008.

Le premier objectif du texte sera ainsi de stabiliser le revenu des agriculteurs, qui ont manifesté leur malaise à maintes reprises - on se souvient notamment de la colère des producteurs de lait - ces derniers mois dans la rue. Une politique pour une alimentation de qualité, une compétitivité accrue du secteur ainsi la préservation des terres agricoles sont les autres points forts de cette loi, la quatrième en dix ans.

Le principal syndicat agricole français, la FNSEA, dont de nombreuses demandes sont reprises dans le projet, attend le texte définitif de la loi avant de se prononcer. La loi ne sera pas discutée au Parlement avant les élections régionales.

Dans un contexte de grande volatilité des prix, il s'agit aussi de préparer l'agriculture française à la politique agricole commune (PAC) de l'après-2013 (date de fin de l'actuel budget de l'Union européenne) en lui donnant des outils pour stabiliser ses revenus. La France a jusqu'ici été la principale bénéficiaire de la PAC de l'UE, dont le budget pourrait fort bien baisser dans le prochain budget de l'UE.

Des indicateurs de prix plus fiables

Le projet de loi prévoit également le renforcement de l'Observatoire des prix et des marges dont la mission sera étendue à tous les produits agricoles. Son rôle sera de décortiquer la formation des prix pour une meilleure répartition des marges au sein des filières. Créé début 2008, cet observatoire n'a pas donné les résultats escomptés, car il se limite à donner l'évolution des prix tout en restant muet sur les marges, alors qu'industriels et distributeurs sont accusés de s'accaparer la valeur ajoutée. Bruno Le Maire souhaite ainsi faire de cet organisme une sorte de "juge de paix" dont les "études seront incontestables".

Le projet de loi prévoit aussi que le contrat écrit sera la règle, et qu'il devra mentionner prix et volumes de livraisons pour tenter de donner un peu plus de stabilité au secteur de production.

Réorganisation des filières

Le gouvernement veut aussi améliorer l'organisation des filières. D'un côté les producteurs seront encouragés à se regrouper pour favoriser un "rapport de force plus équilibré" face aux industriels et aux distributeurs. De l'autre, le rôle des interprofessions, qui réunissent tous les acteurs d'une filière du producteur au distributeur, devrait être renforcé. Ces interprofessions pourraient définir des contrats-types ainsi que des "indicateurs de tendances de marché". En clair, aider à définir les prix des produits agricoles... mais sans les fixer. Une tâche délicate.

Enfin, les pouvoirs publics souhaitent également renforcer les dispositifs de gestion de risques (sanitaires, économiques, climatiques, etc).

Commentaires 3
à écrit le 13/01/2010 à 19:20
Signaler
@ sauros, pour votre information les exploitations agricoles françaises de 200ha ne sont pas dans la moyenne en france, on peut diviser par deux. Ensuite rares sont les exploitants possédant la totalité de leurs terres, le fermage ça existe. ET que d...

à écrit le 12/01/2010 à 16:38
Signaler
Un couple d'agriculteur possédant 200H répartie en céréales et légumineuse possédent un patrimoine 2 560 000 euros et ne payent pas l'ISF.Revenu annuel 100680 euros ,capacité d'épargne 55 000 euros ,assurance vie 283 500 euros ,titres 160 000 euros ....

à écrit le 12/01/2010 à 13:39
Signaler
enfin on s'occupe des agriculteurs travailles + de 35 h et gagner si peu cela doit etre décourageant il est peut etre tant

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.