Xavier Darcos évoque la réforme des retraites

Par Source Reuters  |   |  556  mots
Lors d'un débat mardi au Sénat, Xavier Darcos a expliqué qu'il poursuivait deux objectifs: sauvegarder le système de retraite par répartition et veiller à l'équité, ce qui passera selon lui par une modification des règles en vigueur dans la fonction publique.

Le rétablissement financier du système de retraite en France passera nécessairement par un allongement de la durée de cotisation effective, selon le ministre du Travail, Xavier Darcos, qui est chargé de préparer la réforme prévue cette année.
 

Lors d'un débat mardi au Sénat, Xavier Darcos a expliqué qu'il poursuivait deux objectifs: sauvegarder le système de retraite par répartition et veiller à l'équité, ce qui passera selon lui par une modification des règles en vigueur dans la fonction publique.
Face à l'accroissement des déficits, l'exécutif dispose de trois leviers, a-t-il ajouté: baisser le montant des retraites, augmenter les cotisations et allonger la durée de cotisation effective.
"Diminuer le montant des pensions, je vous le dis clairement, serait inacceptable. Quant à l'augmentation des cotisations, j'observe que nous avons déjà le niveau de cotisation le plus élevé d'Europe", a-t-il dit, selon le texte de son discours.
"Je le dis donc sans ambages: dans un pays dont l'espérance de vie s'accroît d'un trimestre chaque année, nous n'avons d'autre solution que de travailler plus longtemps."
Le ministre du Travail a ainsi évoqué le ratio "deux tiers-un tiers" entre la durée de cotisation et la durée de la retraite, qui a déjà conduit à allonger progressivement la durée de cotisation de 40 à 41 ans en 2012.
 

Le ministère du Travail a ensuite précisé que l'allongement dont parlait Xavier Darcos était celui de la durée de cotisation effective et pas nécessairement une hausse du nombre d'années travaillées nécessaire pour toucher une retraite à taux plein.
Travailler plus longtemps revient aussi à augmenter le taux d'emploi des travailleurs âgés, qui est de 39% en France contre une moyenne de près de 45% en Europe, a ajouté Xavier Darcos.
 

Xavier Darcos a souligné que "dès 2010, une retraite sur dix n'est plus financée" et que la situation irait en s'aggravant, le rapport actuel de 1,8 cotisant pour un retraité passant à 1,5 dans une dizaine d'années et à 1,2 en 2050. "J'ai parlé d'urgence car la question du financement des retraites concerne directement la génération qui vient d'entrer dans la vie active et qui verra, année après année, s'accroître le poids de la charge qui pèse sur elle", a-t-il dit. "Nous avons une lourde responsabilité à l'égard de cette génération, à laquelle nous nous sommes trop longtemps dérobés."
 

Travailler plus longtemps nécessitera aussi, selon lui, de répondre au problème de la pénibilité de certaines professions, un aspect sur lequel les syndicats insistent. "Nos longues discussions avec les partenaires sociaux ont déjà permis des avancées sur cette question difficile et je suis déterminé à aller plus loin pour réfléchir aux réponses à apporter", a dit Xavier Darcos.
 

La situation des retraites de la fonction publique sera abordée "sans faux semblant", a-t-il ajouté, car "si nous n'agissons pas, c'est l'ensemble des contribuables qui continueront de supporter la dérive financière du régime de retraite des fonctionnaires".
Le déficit de la branche vieillesse (retraites) du régime général de la Sécurité sociale est prévu à 10,7 milliards d'euros cette année, après 8,2 milliards en 2009, et atteindrait 14,5 milliards en 2013 selon les prévisions du gouvernement.