Les élus de gauche boycottent la conférence sur les déficits de la France

La conférence sur les déficits français s'ouvrira ce jeudi en l'absence des élus locaux de gauche, qui portent ainsi un coup à l'ambition gouvernementale de parvenir à un consensus sur la réduction des dépenses publiques.

Les maires socialistes, ainsi que l'Association des régions de France (ARF) et l'Association des départements de France (ADF), toutes deux présidées par des élus PS, ont annoncé ce mercredi qu'ils boycotteraient cette réunion qu'ils considèrent comme une manoeuvre électorale de Nicolas Sarkozy. Le gouvernement a souvent pointé du doigt la responsabilité des collectivités locales dans l'augmentation des déficits, alors que ces dernières estiment que l'exécutif leur a transféré des responsabilités qu'elles doivent désormais financer.

Alain Rousset, président la région Aquitaine et de l'ARF, a justifié sa décision de boycottage par la responsabilité que porte selon lui le gouvernement dans la dérive des déficits. Vingt des vingt-deux régions métropolitaines de France sont dirigées par des socialistes. "D'abord les budgets des collectivités locales sont à l'équilibre et l'endettement des régions est extrêmement faible", a-t-il déclaré à Reuters. "D'autre part, l'Etat est aujourd'hui le principal responsable de la confusion des financements croisés des politiques publiques (...) Le déficit vient des dépenses de relance mais surtout des choix fiscaux du gouvernement, plus 23 milliards d'euros de niches fiscales depuis 2002", selon lui.

Claudy Lebreton, président du conseil général des Côtes d'Armor et de l'ADF, qui représente 102 départements (58 dirigés par la gauche et 44 par la droite), a déploré la politique du gouvernement français : "au total, l'Etat nous doit environ 8 milliards d'euros (...) L'exercice de la chaise vide n'est pas un exercice facile, mais j'assume."

Le socialiste André Laignel, secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF) et maire d'Issoudun (Indre), lui a emboîté le pas, mais les maires faisant partie de la majorité présidentielle devraient être présents. "Vouloir associer les collectivités territoriales à une conférence sur le déficit de la France, et ainsi faire croire qu'elles seraient concernées et en porteraient une part de responsabilité, ceci relève, de la part de M. Sarkozy, d'une volonté (...) de désinformation, de dénigrement (...) et d'une volonté de mise en tutelle financière des collectivités locales", selon lui. Pour l'ancien ministre, cette conférence est "une médiocre manoeuvre électorale et un rideau de fumée sur une réalité à l'évidence grave: le déficit de l'Etat de plus de 141 milliards pour 2009 et dont M. Sarkozy et son gouvernement portent l'entière responsabilité".

De son côté, Jacques Pélissard, président UMP de l'Associations des maires de France, n'entend toutefois pas boycotter la réunion. "Nous sommes partenaires de l'Etat. Il est normal que nous soyons partie du diagnostic et des éventuelles préconisations mais je redirai que nous ne sommes pas responsables du déficit et que nous ne pouvons pas continuer à subir les décisions nationales en matière de normes", a-t-il précisé à Reuters.

Nicolas Sarkozy a émis l'espoir que cette conférence débouche sur un "diagnostic partagé" par tous les acteurs de la dépense publique - Etat, collectivités locales, Sécurité sociale -, pour les placer ensuite devant leurs responsabilités. Elle intervient au moment où la France s'est engagée auprès des instances européennes à ramener sous 3% d'ici 2013 un déficit public qui devrait culminer à 8,2% du PIB en 2010, soit cinq points de plus qu'au début de la crise.

Le Chef de l'Etat a exclu par avance toute hausse des impôts. Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, la croissance économique devrait contribuer pour moitié aux 100 milliards d'euros nécessaires pour y parvenir mais le reste de l'effort devra être réalisé en réduisant les dépenses.

Commentaires 4
à écrit le 28/01/2010 à 13:37
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Boycoter ! Il et été plus intelligent d'apporter un aide pour trouver des solutions ! C'est bien là "la gauche ",on critique,mais pour les solution,ZERO. C'est pour cela que le Pays va si bien ! Se dégager de toute responsabilité,voilà du courage...

à écrit le 28/01/2010 à 9:25
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Sauf erreur, la loi impose aux communes de voter un budget de fonctionnement en équilibre, donc sans déficit. Les emprunts des communes ne peuvent porter que sur l'investissement, et le remboursement annuel de l'emprunt doit figurer dans le budget...

à écrit le 27/01/2010 à 18:17
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Les collectivités locales et l'administration en général portent la lourde (ir-)responsabilité d'avoir procédé à des milliers d'embauches et dépenses non justifiées, et à présent, il faut faire les comptes et là... plus personne !! ce qui pourrait la...

à écrit le 27/01/2010 à 16:37
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qui ne dit rien consent ..... les absents ont toujours torts......patience en 2012 le PS sera au pouvoir... tout les probblemes seront resolus

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