La croissance du secteur privé ralentit en France, mais accélère en zone euro

Par latribune.fr  |   |  622  mots
La croissance dans le secteur privé français a ralenti plus fortement que prévu en février, selon l'enquête des directeurs d'achats (PMI) de Markit Economics. En revanche, dans la zone euro, elle s'est accélérée dans l'industrie.

Trou d'air pour l'activité dans le secteur privé français en février. L'indice composite calculé par Markits Economics - qui intègre industrie et services - a fléchi à 55,7 en version préliminaire, son plus bas niveau depuis cinq mois, contre 58 (définitif) en janvier. L'indice des services, à 54,7 contre 56,3, revient aussi à un plus bas de cinq mois tandis que l'indice manufacturier se situe à un creux de trois mois, à 54,6 contre 55,4.

Calculés à partir de données récoltées auprès de 750 entreprises, les indices provisoires se maintiennent confortablement au-dessus de la barre de 50 à partir de laquelle ils rendent compte d'une expansion de l'activité mais l'enquête de février n'en révèle pas moins des signes de faiblesse.

La production manufacturière a ainsi connu sa plus faible hausse depuis six mois et, dans les services, la croissance de l'activité est la moins marquée depuis septembre. Le sous-indice mesurant les entrées de commandes est revenu à son plus bas niveau depuis août dans l'industrie, et depuis septembre dans les services, mais une partie de ce ralentissement semble imputable au temps hivernal, selon Markit.

La croissance des commandes à l'exportation a au contraire marqué une nouvelle accélération dans l'industrie, ce que bon nombre de répondants à l'enquête ont expliqué par le renforcement du dollar face à l'euro.

Autre élément encourageant, l'enquête de février montre aussi des signes de stabilisation de l'emploi tant dans l'industrie que dans les services. "L'emploi n'a baissé que modestement et à son rythme le plus faible depuis juin 2008", relève Markit. "Malgré un nouveau fléchissement de la dynamique de croissance au milieu du premier trimestre, dû en partie au mauvais temps du début de l'année, le mouvement de reprise n'est pas remis en cause et commence à se répercuter sur le marché du travail", estime Jack Kennedy, économiste à l'institut d'études.

Du côté des prix, l'enquête signale une nouvelle accélération des prix à l'achat dans le secteur privé, le sous-indice correspondant atteignant un plus haut de seize mois. Ce phénomène, plus sensible dans l'industrie que dans les services, est attribué au renchérissement de certaines matières premières parfois lié à des difficultés d'approvisionnement. Malgré l'inflation des prix payés, les prix facturés ont continué de baisser pour le 16e mois consécutif, les pressions concurrentielles continuant de réduire le pouvoir de tarification des entreprises.

Croissance accrue dans l'industrie en zone euro

La croissance du secteur manufacturier de la zone euro s'est accélérée en février pour atteindre son rythme le plus élevé depuis deux ans et demi, tandis que les services subissaient un mouvement inverse, selon Markit. L'indice PMI de l'industrie manufacturière, calculée sur la base des réponses d'environ 2.000 entreprises, a atteint 54,1 en première estimation en février contre 52,4 en janvier. Il s'agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis août 2007.

L'indice équivalent pour les services a, lui, reculé à 52 contre 52,5 le mois dernier. Le consensus le donnait stable. Il reste toutefois pour le sixième mois consécutif au-dessus du seuil de 50 séparant expansion et contraction de l'activité. Enfin, l'indice composite, qui regroupe les deux secteurs, est resté inchangé 53,7 contre 53,5 attendu.

"Une accélération de la croissance dans l'industrie manufacturière, tirée par l'augmentation des exportations et la reconstitution des stocks, a compensé un ralentissement préoccupant du rythme de croissance déjà maigre observé dans le secteur des services", résume Chris Williamson, de Markit. "Si la reprise s'est poursuivie, cohérente avec une croissance du PIB d'environ 0,4% pour l'instant au premier trimestre, elle a été déséquilibrée et les inquiétudes persistent quant à sa durabilité."