Tempête Xynthia : la polémique monte sur les digues et les constructions près de l'eau

Par latribune.fr  |   |  436  mots
L'agence Associated Press rappelle à propos des deux bourgs les plus touchés par la catastrophe, L'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer, en Vendée, qu'un rapport s'interrogeait dès octobre 2008 sur la sécurité de ces deux communes face aux assauts de la mer.

Nicolas Sarkozy a beau avoir appelé, lors de sa visite sur le littoral Atlantique dévasté dans la nuit de samedi à dimanche par les inondations, à ne pas céder aux polémiques, elles sont lancées. En particulier sur l'état des digues qui ont cédé à l'assaut des vagues et sur les nombreuses constructions établies sur des terrains si facilement inondables.

L'agence Associated Press rappelle à propos des deux bourgs les plus touchés par la catastrophe, L'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer, en Vendée, qu'un rapport s'interrogeait dès octobre 2008 sur la sécurité de ces deux communes face aux assauts de la mer, pointant notamment du doigt des digues insuffisamment solides.

"La vulnérabilité du littoral vendéen aux submersions marines ne fait aucun doute", peut-on lire dans ce rapport de la Direction départementale de l'Equipement de la Vendée lors des Xes Journées nationales génie côtier-génie civil à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes).

La mise en place d'un plan de prévention des risques de submersion marine a été jugé nécessaire "dans l'estuaire du Lay sur les communes de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon-sur-Mer, où la conjonction de deux phénomènes, de crue dans l'estuaire du Lay et de submersion marine, pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l'arrière d'un réseau de digues vieillissant", peut-on lire.

A La Faute-sur-Mer, "la rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes", ajoute le rapport en citant l'exemple des tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 qui "ont démontré que les zones côtières pouvaient être submergées par la mer, notamment en zone estuarienne".

A l'époque, selon le rapport, la mer a ainsi atteint "un niveau exceptionnellement élevé par la combinaison d'une marée de coefficient moyen (78), d'un vent violent et d'une forte dépression barométrique. Les surcotes ayant été très importantes (plus de 2m mesurés à La Rochelle), certaines digues n'étaient pas assez hautes et ont été submergées ou se sont rompues".

C'est précisément la combinaison de ces deux facteurs de forts coefficients de marée et de vents violents qui est à l'origine des inondations meurtrières de ce week-end dans le sud de la Vendée.

Dans le cas de la Faute-sur-Mer, le rapport de 2008 note que "les études ont montré que la digue était dans un état structurel variable. Les niveaux de crête de digues pensés en 1929 n'étaient pas non plus en rapport avec la connaissance des phénomènes extrêmes".