Crédits aux petites entreprises : les banques françaises promettent près de 100 milliards

Par latribune.fr  |   |  573  mots
Les crédits aux PME indépendantes et aux micro-entreprises ont progressé en janvier alors que ceux octroyés aux grandes entreprises ont encore baissé. Les banques françaises veulent aussi montrer qu'elles sont mobilisées sur le sujet. Elles ont été convoquées de nouveau à l'Elysée ce vendredi.

Selon les chiffres publiés ce vendredi par la Banque de France, les crédits aux PME indépendantes et aux micro-entreprises ont progressé en janvier (+2,4% sur un an) alors que ceux octroyés aux grandes entreprises ont encore baissé (-0,8%).

Au total, le volume accordé aux PME indépendantes et aux micro-entreprises représentait 204 milliards d'euros, sur un encours total de crédits de 1.028 milliards.
 

Par secteur, ceux qui souffrent le plus sont l'industrie (-5,5% sur un an, dont -19,5% pour les crédits à court terme) et la construction (-3%). A l'inverse, l'agriculture (+5,4%), l'immobilier (+5,6%) et les "autres activités de services" (+5,9%) connaissent un rebond sensible.

Par ailleurs, les banques françaises veulent aussi montrer qu'elles sont mobilisées sur le sujet., selon le communiqué de la FBF, la fédération bancaire française. Elles ont été convoquées de nouveau à l'Elysée ce vendredi et ont rappelé dans un document tous les efforts entrepris par elles sur le sujet. Elles en ont profité pour "solennellement alerter les pouvoirs publics français sur la menace pour le financement de notre économie que représenteraient les futures règles du Comité de Bâle sur les fonds propres".

Les banques soulignent surtout qu'"en 2009, elles ont largement accompagné le financement de l'économie française avec une croissance globale de l'encours de crédit de +2,7% pour les établissements ayant signé une convention avec l'Etat et ce, malgré la chute de l'activité. La croissance des crédits aux ménages s'est élevée à +4,5% et même si les crédits à l'ensemble des entreprises sont en recul de -1,1%, les crédits aux TPE/PME indépendantes ont augmenté de +2,7%. Toutes les enquêtes récentes soulignent globalement la satisfaction des TPE/PME à propos de leurs relations avec les banques ainsi que la fréquence élevée de leurs contacts. Enfin, en termes d'octroi de crédit, la France se situe au meilleur rang dans la zone euro tant pour les ménages que pour les entreprises".

Pour 2010, elles promettent de mettre 96 milliards d'euros à la disposition des TPE/PME  (soit une augmentation annuelle de 3%) avec une enveloppe de crédits à court terme de 58 milliards et 38 milliards d'euros de plus en crédits nouveaux à moyen et long terme. Elles "affirment également leur objectif de répondre dans un délai de 15 jours aux demandes de financements de besoins courants dès lors que le dossier reçu est complet".

Quant au risque de futures règles de solvabilité, elles indiquent avoir "actuellement la capacité d'accompagner leurs clients grâce à la qualité de leurs fonds propres. Elles ont rappelé à cet égard qu'il était essentiel de veiller à ce que la future réglementation prudentielle, tant en termes de fonds propres que de liquidité, n'empêche pas les banques françaises et européennes de financer l'économie et que son application ne les handicape pas dans la concurrence internationale. En effet, la part du financement des entreprises par les banques est beaucoup plus élevée en Europe qu'aux Etats-Unis où les entreprises se financent davantage sur les marchés. Or les propositions du Comité de Bâle de décembre dernier auraient un impact très négatif sur le financement de l'économie et la croissance, et donc sur l'emploi. Les propositions de Bâle ne doivent pas remettre en cause un modèle de financement qui s'est, au demeurant, révélé solide pendant la crise".