Les solutions de Luc Chatel pour remplacer les professeurs absents

Par latribune.fr  |   |  461  mots
Le ministre de l'Education Luc Chatel a confirmé ce mardi trois mesures évoquées en janvier pour remplacer les professeurs absents, dont le recours à des étudiants ou des retraités. Ses annonces ont été diversement accueillies.

Le ministre de l'Education Luc Chatel a confirmé ce mardi trois "pistes" qu'il avait déjà évoquées le 20 janvier pour améliorer le remplacement des enseignants absents sur de courtes durées.

Le ministre entend que chaque académie se dote, en plus des remplaçants titulaires, d'"un vivier de remplaçants qui pourra être composé soit de jeunes retraités de l'Education nationale soit d'étudiants en cours de formation ou juste diplômés, qui pourront subvenir à des besoins urgents".

Luc Chatel va aussi "assouplir le dispositif" avec "la possibilité de faire appel à des remplacements interacadémiques". Un professeur de mathématiques de l'académie de Créteil, par exemple, pourra aller faire des remplacements dans l'académie de Paris.

Enfin, il veut donner "plus de réactivité" au système avec un responsable "remplacement" dans chaque académie et chaque établissement", de sorte que "dès le premier jour" d'absence de l'enseignant, il puisse être remplacé.

Dès la rentrée 2010

"Toutes ces mesures seront mises en oeuvre à la rentrée 2010", a souligné le ministre, qui a réuni ce mardi les recteurs pour leur "fixer les grandes lignes".

La Peep, deuxième fédération de parents d'élèves de l'enseignement public, avait demandé lundi que l'Education nationale assure le remplacement de "tous les cours". Et cinquante recours contre Luc Chatel ont été envoyés mardi par des parents d'élèves de cinq écoles de Pantin (Seine-Saint-Denis) pour protester contre les non-remplacements. Ces parents ont demandé "une réparation symbolique d'un euro par jour". Le ministre n'a pas souhaité commenter cette démarche.

A l'annonce de Luc Chatel, la FCPE, première fédération des parents d'élèves, s'est félicitée que "l'ampleur du problème [ait] enfin été reconnue".  Philippe Vrand, président de la Peep, a affirmé à l'AFP (Agence France Presse) que ces mesures allaient "dans le bon sens", satisfait de voir "la continuité du service public assurée".

Un ministre "pompier pyromane"

En revanche les syndicats d'enseignants se sont montrés plus critiques. Le Snes-FSU (premier syndicat des enseignants de collèges et lycées) a dénoncé un ministre "pompier pyromane" qui "tente de juguler des problèmes qui sont d'abord le résultat de sa politique". A la rentrée 2009, environ 3.000 postes de remplaçants ont été supprimés.

Les recours aux étudiants et aux retraités sont des "rustines cache-misère", a dénoncé pour sa part le SE-Unsa (enseignants), pour qui "remplacer, ce n'est pas un job étudiant, ce n'est pas de la garderie, cela demande une réelle formation". "La réussite des élèves ne peut s'accomoder de bricolages aussi irresponsables", a renchéri le SNUipp-FSU (principal syndicat des écoles primaires).