Deux mauvais indicateurs ce jeudi pour l'économie française. Le déficit du budget de l'Etat s'est établi à 9,2 milliards d'euros fin janvier contre 8,1 milliards un an plus tôt, selon la dernière situation mensuelle budgétaire publiée par le ministère du Budget. Au 31 janvier 2010, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) atteignent 27,3 milliards d'euros contre 22,2 milliards un an auparavant.

Cette progression d'une année sur l'autre s'explique par le versement du prélèvement sur recettes au profit des collectivités territoriales (7,1 milliards dont 2,7 milliards de compensation relais au titre de la suppression de la taxe professionnelle), alors que celui-ci n'avait pas été comptabilisé, à la même date, l'an dernier, précise le ministère. L'évolution des autres dépenses n'est pas significative en ce début d'année.

Au 31 janvier 2010, les recettes du budget général s'établissent à 20 milliards contre 17,9 millliards à la même date en 2009. Fin janvier, le produit des recettes fiscales (nettes des remboursements et dégrèvements) s'élève à 18,6 milliards d'euros, en hausse de 1 milliard par rapport à la même date l'année dernière (+6,1% à périmètre constant). Les recettes nettes de TVA (13,9 milliards) progressent, en particulier, de 4% par rapport à 2009, souligne le ministère.

Le montant des remboursements prévus dans le cadre du plan de relance (reconduction du remboursement anticipé du crédit d'impôt recherche en 2010) s'élève à 100 millions d'euros contre 600 millions en janvier 2009 qui comprenaient les restitutions d'excédents d'acomptes d'impôt sur les sociétés et de reports en arrière de déficits.

Corrigée de l'encaissement d'une recette exceptionnelle d'un milliard d'euros en application d'un jugement du Tribunal de l'Union européenne relatif au régime fiscal dérogatoire dont a bénéficié France Télécom entre 1994 et 2002, l'évolution du produit des recettes non fiscales ne traduit pas d'écart par rapport à l'année dernière, selon le ministère.

Par ailleurs, l'emploi salarié a reculé de 0,1% au quatrième trimestre 2009 en France métropolitaine par rapport au trimestre précédent, avec 20.400 emplois détruits dans les secteurs principalement marchands, selon l'Insee. C'est toutefois un peu mieux que les chiffres provisoires publiés le 12 février qui faisaient état d'une contraction de 0,4% de l'emploi salarié au quatrième trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent.

La contraction de l'emploi salarié dans les secteurs principalement marchands est toutefois beaucoup moins forte qu'au troisième trimestre où 79.800 postes avaient été supprimés. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, met ainsi en avant le "ralentissement des destructions d'emplois au quatrième trimestre 2009". Mais sur un an, l'emploi a tout de même baissé de 2,2% avec 357.600 postes supprimés, précise l'Insee. L'emploi salarié des secteurs marchands est en recul depuis le deuxième trimestre 2008.