Les prix du gaz vont augmenter de 9,7% dès le 1er avril

Par latribune.fr  |   |  540  mots
L'augmentation des tarifs du gaz naturel pour les particuliers sera de 9,7% en moyenne dès le 1er avril, a annoncé la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cette hausse concerne près de 11 millions de foyers. Le Parti socialiste proteste.

A compter du 1er avril prochain, le prix du gaz vont augmenter de 9,7%. C'est ce que vient d'annoncer ce jeudi la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Dans un document que la CRE a remis à l'Agence France Presse, il est précisé que cette hausse correspond à une hausse de 40,3 centimes d'euro par kilowattheure (kWh) en moyenne.

Cette hausse concerne 90% des 10,8 millions de foyers raccordés au gaz naturel et soumis aux tarifs réglementés proposés essentiellement par GDF Suez. Jusqu'à présent, ces tarifs étaient fixés par les ministres de l'Economie et de l'Energie. Mais c'est désormais GDF Suez qui décide des éventuels changements de prix, sous le contrôle de la CRE.

C'est la première fois depuis novembre 2005 que les tarifs grimpent autant. La dernière hausse (+5,3%) remonte à août 2008. La facture variera selon les usages: pour ceux qui se servent du gaz seulement pour cuisiner (1,2 millions de clients), la hausse s'élèvera à 10 euros par an en moyenne (hors TVA). Ce sera le double pour ceux qui se servent du gaz aussi pour l'eau chaude. La facture atteindra 70 euros sur l'année pour les consommateurs se chauffent aussi au gaz.

Pour le président de la CRE, Philippe de Ladoucette, cette hausse est justifiée par le besoin de renouveler les infrastructures et l'augmentation des cours du pétrole brut sur les six derniers mois. En effet, GDF Suez achète son gaz via des contrats à long terme auprès des pays producteurs (Norvège, Russie, Algérie, etc.) à un prix indexé sur les cours du baril de brut. La CRE envisage cependant de réviser la formule de calcul ses coûts d'approvisionnement de GDF Suez d'ici fin 2010.

Le Parti socialiste (PS) a réagi à l'annonce de cette hausse en s'y opposant et en demandant à l'Etat de "garantir une stabilité tarifaire pour protéger les usagers d'une hausse indéfendable dans la période actuelle". Les secrétaires nationaux Aurélie Filippetti (énergie) et Razzy Hammadi, (services publics) jugent dans un communiqué que l'Etat, premier actionnaire de GDF Suez, "ne peut se cacher derrière les nouvelles règles de fixation des tarifs pour laisser passer cette décision. L'Etat doit "assumer son rôle de régulation et d'actionnaire majoritaire et s'opposer à cette hausse, alors que la précarité énergétique explose dans notre pays et que de nombreux foyers ne parviennent plus à payer leurs factures".
 

Ils soulignent que le "le rôle de l'Etat et des entreprises publiques est de privilégier l'intérêt des citoyens et le développement économique du pays, plutôt que les profits à court terme des actionnaires ou de l'Etat. Une telle augmentation qui devrait améliorer de 300 millions d'euros l'excédent brut d'exploitation de GDF-Suez, est une nouvelle ponction sur les Français au profit de l'Etat, actionnaire majoritaire, ainsi que des actionnaires privés, alors que l'action du groupe est en berne. Cette hausse "dans un contexte économique fortement dégradé, et après un hiver rigoureux, va alourdir la facture énergétique des Français et revient à imposer une taxe déguisée supplémentaire pour les 11 millions de foyers raccordés au réseau de GDF Suez".