L'Allemagne et la France s'entendent sur une aide à la Grèce

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel se sont mis d'accord ce jeudi à Bruxelles sur l'aide financière qu'ils entendent accorder à la Grèce. Athènes juge ce plan franco-allemand "totalement acceptable".

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel sont parvenus ce jeudi à Bruxelles à trouver un terrain d'entente sur le cas grec. C'est ce qu'a annoncé l'Elysée sans plus de détails en fin d'après-midi. Selon une source gouvernementale allemande, les deux dirigeants ont trouvé une solution de "consensus" et travaillé sur un texte "qui est maintenant discuté avec Herman Van Rompuy", le président de l'Union européenne.

La zone euro et le Fonds monétaire international partageront l'effort d'aide financière à la Grèce, si Athènes le demande, mais la zone euro supportera la majorité de la charge, selon un projet d'accord établi par les pays de la zone euro. "L'aide à la Grèce des 15 autres pays européens utilisant l'euro se fera via des prêts bilatéraux, lit-on dans le projet de communiqué obtenu jeudi par Reuters. Les dirigeants de la zone euro ont défini les bases d'une répartition de prêts éventuels à la Grèce entre les pays de la monnaie unique européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Les pays de la Zone euro émettraient deux tiers de ces prêts et le FMI un tiers.

Ce mécanisme, complémentaire au financement du Fonds monétaire international, doit être considéré comme un dispositif de dernier recours, explique le projet de communiqué, c'est-à-dire notamment quand le financement par les voies du marché se révèle "insuffisant". "Tout débours des prêts bilatéraux devra être décidé par les Etats membres de la zone euro à l'unanimité", insiste le projet, avec notamment une évaluation de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne.

Athènes n'a pas tardé à réagir à cette annonce. "Le plan franco-allemand est totalement acceptable." a déclaré un porte-parole du gouvernement grec. "Il aura un impact positif sur l'économie grec" a-t-il ajouté, refusant cependant de révéler le montant de l'aide financière proposée par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Des sources "haut placées" avaient évoqué vendredi dernier le chiffre de 22 milliards d'euros.

Les pays de l'Union européenne se sont âprement opposés ces dernières semaines sur l'aide à apporter à la Grèce : aide financière directe ou soutien politique fort - qui permettrait à la Grèce de bénéficier de taux d'emprunt moins élevés - ; recours au FMI ou prêts bilatéraux de pays de la zone euro. La balance semblait pencher, mercredi, pour une solution mêlant les deux procédés, constituée de prêts bilatéraux européens et d'un complément apporté par le FMI.

Cependant, l'Allemagne a fermement défendu tout au long des discussions d'une part une aide qui n'interviendrait qu'en "dernier ressort", d'autre part une intervention exclusive du FMI, excluant la mise en place de prêts bilatéraux.

Berlin considère en effet que la Grèce n'est pas insolvable. "Un bon Européen n'est pas nécessairement un Européen qui offre tout de suite de l'aide. Un bon Européen, c'est quelqu'un qui respecte les traités européens et les droits nationaux afin que la stabilité de la zone euro ne soit pas endommagée", a déclaré la chancelière devant les députés allemands avant de se rendre au sommet européen.

Trichet juge "mauvaise" l'intervention du FMI

Abandonner au Fonds monétaire international des responsabilités relevant des gouvernements européens ou de l'Eurogroupe serait "très très mauvais", a déclaré jeudi le président de la Banque centrale européenne. Jean-Claude Trichet s'exprimait dans un entretien réalisé jeudi matin par les télévisions Public Sénat et LCP, soit avant l'annonce par l'Elysée d'un accord franco-allemand sur la Grèce prévoyant une intervention du FMI qui devait être débattu lors du Conseil européen de Bruxelles.

"La Banque centrale européenne a une position qui est extrêmement simple. Nous voulons que les pays membres de la zone euro exercent, pleinement, totalement, fidèlement au traité, à son esprit et à sa lettre, leurs responsabilités", ajoute-t-il. Jean-Claude Trichet souligne que les problèmes actuels de la Grèce s'expliquent justement par "une absence de responsabilité suffisante". "Le coeur de notre position c'est : les gouvernements de la zone euro ne doivent pas abandonner un pouce de leur responsabilité actuelle. Au contraire, ils doivent les exercer avec beaucoup plus de responsabilités encore", poursuit-il.

"Mon problème c'est que l'Eurogroupe, et les gouvernements, tous les gouvernements sans exception, soient conscients de leurs responsabilités, conscients du fait qu'ils ont à exercer une surveillance et qu'ils ne se défaussent pas en quelque sorte sur d'autres, d'autres gouvernements, d'autres institutions", déclare Jean-Claude Trichet . "Je suis ouvert aux solutions qui pourront être trouvées mais je suis inflexible sur ce point", ajoute-t-il.

Commentaires 3
à écrit le 25/03/2010 à 19:59
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la FRANCE qui aide financièrement la GRECE,ha!ha!ha!,l'ALLEMAGNE qui aide la GRECE , alors là ça fait sérieux-

à écrit le 25/03/2010 à 19:58
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Donc, La tête pensant de l' Europe c'est l'Allemagne et la France et non Bruxelles. Quand pensez vous démanteler Bruxelles ? J'ai pas envie de continuer de payer pour rien, merci. signé : Un Européen ?

à écrit le 25/03/2010 à 17:35
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Bravo, mais il faut mettre en place une solution générale et non pas particulière à la Grèce. Maintenant à qui le tour? Les prédateurs vont chercher la proie suivante et ainsi de suite....

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