Les ouvriers de Sodimatex ne feront pas sauter l'usine... pour l'instant

Des pourparlers conclus tard dans la nuit de vendredi à samedi ont permis de parvenir à un "accord de méthode" que le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a salué. L'accord prévoit que les syndicats et la direction du groupe Trèves, propriétaire de l'usine, se retrouvent mercredi à la sous-préfecture de Senlis pour négocier les conditions de fermeture du site.

Les ouvriers de l'usine Sodimatex de Crépy-en-Valois (Oise) ont suspendu leur menace de faire exploser une citerne de gaz en échange de garanties sur le bon déroulement de négociations avec la direction.

Des pourparlers conclus tard dans la nuit de vendredi à samedi ont permis de parvenir à un "accord de méthode" que le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a salué.

L'accord prévoit que les syndicats et la direction du groupe Trèves, propriétaire de l'usine, se retrouvent mercredi à la sous-préfecture de Senlis pour négocier les conditions de fermeture du site.

Les salariés menaçaient depuis jeudi de faire exploser leur usine pour faire aboutir leur demande d'une prime extra-légale de licenciement de 21.000 euros, semblable à ce qu'avaient touché leurs collègues d'une autre usine Sodimatex fermée en 2006, et d'autres aménagements.

La fermeture de l'usine de moquettes pour automobiles, qui emploie un peu moins de 100 personnes, est programmée depuis un an et doit intervenir dans le courant de ce mois.

"Le protocole d'accord est signé, le processus de conciliation redémarre et les menaces contre l'entreprise cessent", a annoncé aux journalistes le préfet de l'Oise, Nicolas Desforges, qui a présidé la réunion de négociations jusque tard dans la nuit à la mairie de Crépy-en-Valois.

ESTROSI SOULAGÉ ET HEUREUX

Christian Estrosi s'est dit soulagé de la conclusion de l'accord.

"Le ministre chargé de l'Industrie, en contact permanent avec le préfet Nicolas Desforges (par ailleurs son ancien directeur de cabinet), est heureux que la raison et le dialogue l'aient emporté, les salariés s'étant engagés à lever sans délai toute menace sur le site dans la perspective de la reprise des négociations de fond programmées dès la semaine prochaine", lit-on dans un communiqué de Bercy.

"Face à la situation si douloureuse de salariés confrontés à la fermeture de leur usine, seul le dialogue social permet d'obtenir des résultats, là où les menaces et la violence ne conduisent jamais que dans l'impasse", répète-t-il. L'intersyndicale de Sodimatex affirme toutefois n'avoir que suspendu sa menace de faire sauter la citerne de gaz.

"Si mercredi on n'arrive pas à des avancées positives, on a bien précisé à notre préfet qu'on débranche juste le détonateur, c'est tout", a déclaré à la presse Patrick Testard, représentant de la CFDT et porte-parole de l'intersyndicale.

Dans un communiqué publié vendredi soir, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français, a apporté son soutien aux salariés et souligné que le groupe Trèves avait reçu il y a un an 55 millions d'euros d'aides publiques versées par le fonds de modernisation des équipements automobiles. "55 millions pour licencier, c'set une provocation et une humiliation scandaleuse", accuse-t-elle.

Les salariés de Sodimatex réclament, outre la prime de départ de 21.000 euros, un congé de reclassement de neuf mois. La direction proposait vendredi 4.000 euros d'indemnités et quatre mois de congé reclassement.

Commentaires 2
à écrit le 11/04/2010 à 18:04
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Pour un étranger comme moi il est vraiment difficile de comprendre pourquoi et comment les gens qui menacent de sauter une usine peuvent rester en liberté. La police, que fait-elle?

à écrit le 05/04/2010 à 6:30
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Ils ne feront rien sauter pour le moment ! mais après ? Alors,s'ils font sauter plus tard,qu'auront-ils gagné ? je ne comprends pas,si tout est démoli,il ne leur restera plus rien,est-ce un avantage ? il me semble qu'ils n'envisagent pas la bonne so...

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