La capacité d'action de Dominique Strauss-Kahn appréciée par une majorité de Français

Par Pierre Kupferman  |   |  439  mots
Selon le sondage BVA-Leo Burnett-La Tribune, le directeur général du FMI est la seule personnalité politique jugée par une majorité de Français capable de changer les choses. DSK est également le seul à remporter une adhésion équivalente chez les sympathisants de droite et de gauche.

C'est un élément qui pèserait lourd dans une campagne présidentielle. Selon le sondage réalisé les 7 et 8 avril derniers par l'institut BVA pour l'agence Leo Burnett et La Tribune, 53 % des Français estiment que Dominique Strauss-Kahn (DSK) est capable de changer les choses. Le directeur général du Fonds monétaire internationl (FMI) est, sur ce point précis, la seule personnalité politique à rassembler derrière elle une majorité de Français. Sa capacité d'entraînement est d'autant plus impressionnante qu'elle se révèle aussi forte parmi les sympathisants de gauche que de droite (57 % dans les deux cas).

Les électeurs sans préférence partisane se montrent, eux, moins enthousiastes, mais DSK reste malgré tout le plus convaincant des hommes politiques auprès de cette catégorie de Français traditionnellement plus abstentionnistes. De ce point de vue, l'actuel patron du FMI, qui joue un rôle clé dans la gestion de la crise, est parvenu à prendre une nette longueur d'avance sur Nicolas Sarkozy. L'an passé, les mêmes questions avaient été posées par BVA. Le président de la République était alors, avec Olivier Besancenot, les hommes politiques que les électeurs interrogés (*) jugeaient les mieux à même de changer les choses. Aujourd'hui, près de 6 Français sur 10 répondent le contraire. Et ils sont tout aussi nombreux à estimer que Nicolas Sarkozy ne fait pas ce qu'il dit.

Mais si ce sondage prouve l'indéniable stature présidentielle dont jouit aujourd'hui DSK, encore lui faut-il convaincre les socialistes et leurs sympathisants de le désigner comme leur champion pour 2012. Et là, si on en croit les réponses des électeurs de gauche interrogés par BVA, la partie est loin d'être gagnée. Quand on leur demande de citer les personnalités capables de changer les choses, Martine Aubry arrive largement en tête, avec 5 points d'avance sur celui qui fut son collègue en charge de l'Économie, quand elle officiait rue de Grenelle sous le gouvernement Jospin.

La première secrétaire du PS le surpasse bien plus encore quand on demande aux sympathisants de gauche de désigner ceux qui se préoccupent de leurs problèmes : elle obtient 64 % de réponses positives contre 51 % pour Strauss-Kahn. En revanche, parmi les sympathisants des Verts et du Modem, DSK garde une nette longueur d'avance. Primaires ouvertes ou primaires fermées ? Pour le candidat putatif de la gauche libérale, la question est loin d'être anodine.

(*) En 2009, le sondage BVA-Leo Burnett-« La Tribune » n'était représentatif que de l'opinion des Français âgés de 16 ans à 64 ans.