Pas de démonstration de force pour les défilés du 1er mai

Par Latribune.fr  |   |  388  mots
Cru décevant pour ce 1er mai 2010 avec 350.000 manifestants en France selon les syndicats et 195.000 selon le ministère de l'Intérieur. C'est très en deçà de l'affluence record enregistrée en 2009.

Les défilés du 1er mai en France samedi n'ont pas fait le plein de manifestants. La CGT, qui organisait les manifestations avec la CFDT, la FSU et l'Unsa (fonctionnaires, surtout) ainsi que Solidaires (Sud et autres syndicats), a revendiqué 350.000 manifestants dans tout le pays. Le ministère de l'Intérieur en a compté 195.000. Des chiffres très inférieurs à ceux de l'année dernière : entre 456.000 manifestants (selon la police) et 1,2 million (selon la CGT). Il faut dire que l'an dernier, les syndicats avaient fait preuve d'une totale unité, défilant côte à côte à Paris, avec leurs leaders respectifs.

Le cru 2010 placé sous le signe de la défense des retraites et de l'emploi, est néanmoins "honorable", a tenu à préciser Bernard Thibault tandis que le leader de la CFDT François Chérèque a cru y déceler "une base de mobilisation importante". 2009 mis à part, il faut remonter à 2002, avant le second tour Chirac-Le Pen de l'élection présidentielle, pour retrouver une participation supérieure.

A Paris, le cortège a rassemblé 45.000 manifestants de source syndicale, 21.000 selon la police, trois à quatre fois moins que l'an dernier. Trois fois moins de monde également dans la cité phocéenne (3.500 personnes selon la police, 15.000 selon les organisateurs) et les autres grandes villes: entre 5 et 6.000 personnes à Toulouse, de 4.500 à 8.500 à Lyon, de 4.200 à 7.000 à Grenoble, de 3.200 à 4.000 à Caen, de 3.500 à 7.000 à Rennes, de 2.500 à 5.000 à Nantes, de 3.400 à 7.000 à Rouen, pour les manifestations les plus importantes.

Dans beaucoup de villes moyennes, la participation s'est échelonnée dans la plupart des cas entre un millier et 3.000 personnes.

Cette année, cinq syndicats, dont les deux poids lourds CGT et CFDT, rejoints par la FSU, l'Unsa et Solidaires (Sud notamment), avaient pourtant appelé samedi dans toute la France à un "grand 1er mai unitaire", qui doit aussi être un moyen de pression sur Nicolas Sarkozy lors du prochain sommet social à l'Elysée le 10 mai. "La réussite de cette journée sera décisive pour la suite", indiquait François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.

De son côté, FO a organisé ses propres défilés, prônant "un jour de grève interprofessionnelle", et sur les retraites exclusivement. Il n'est pas non plus parvenu à mobiliser beaucoup (de 650 à 2.000 personnes à Paris, 150 à Aix-en-Provence pour un meeting de son secrétaire général Jean-Claude Mailly).