Les ostréiculteurs font les zouaves sur le pont de l'Alma

Par latribune.fr  |   |  250  mots
Entre 200 et 300 producteurs d'huîtres bloquaient ce mercredi matin le pont de l'Alma à Paris, sur lequel ils ont déversé des dizaines de mètres cubes de coquilles, pour alerter sur le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres.

"L'ostréiculture crève par l'indifférence des pouvoirs publics", "L'ostréiculteur en voie d'exctinction", "Sarko, sauve les ostréos!", pouvait-on lire ce mercredi matin à Paris, à proximité du pont de l'Alma, sur les banderoles déployées par plusieurs centaines d'ostréiculteurs qui ont déversé des dizaines de mètres cubes de coquilles d' huître, pour alerter sur le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres.

Une délégation d'ostréiculteurs devait être reçue au ministère de l'Agriculture et à l'Assemblée nationale.

"C'est une vraie catastrophe, les pouvoirs publics ne se rendent pas compte mais dans deux ans, on n'aura plus d' huîtres ", a déploré Louis Cardonnel, un ostréiculteur normand. "On n'en peut plus, on subit les tempêtes, la crise, les fermetures administratives et là, la surmortalité. Il faut vraiment que les pouvoirs publics réagissent", a abondé Renan Henry, président du Comité de survie de l'ostréiculture, lui-même ostréiculteur à Saint-Philibert (Morbihan).

En 2009, la surmortalité des naissains (jeunes huîtres), liée notamment à un virus et une bactérie, a atteint 80 à 100% sur certains lots d' huîtres creuses, selon l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). Le phénomène menacerait un quart des 4.200 entreprises conchylicoles, selon le Comité national de la conchyliculture (CNC).

Comme il faut trois ans pour élever une huître, la surmortalité des naissains apparues en 2008 va commencer à se faire sentir sur les étals en fin d'année.