Paris contribuera pour 90 milliards d'euros au mécanisme de soutien

Par Source Reuters  |   |  534  mots
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La contribution de la France au mécanisme de gestion des crises de la zone euro sera de 90 milliards d'euros

La contribution de la France au mécanisme de gestion des crises de la zone euro sera de 90 milliards d'euros, sans que cela n'affecte le niveau de la dette française, dit la ministre de l'Economie Christine Lagarde .  Réunis à Bruxelles ce week-end, les ministres européens des Finances se sont accordés sur une enveloppe totale de 500 milliards d'euros. Ce plan de grande envergure comporte un fonds de 60 milliards d'euros auquel s'ajoutera un mécanisme spécial de 440 milliards d'euros de garanties de prêts.

La contribution française à ce dernier correspond à la quote-part de la France (près de 21%) dans le capital de la Banque centrale européenne (BCE), comme dans le plan d'aide à la Grèce, dit Christine Lagarde dans un entretien à paraître mardi dans Les Echos.  "Il n'y aura pas d'impact direct, ni sur le niveau de déficit ni sur la dette au sens de Maastricht, puisque ce sont des garanties qui ne seraient actionnées qu'en cas de défaut", rappelle-t-elle. "Il y aura des mesures d'ajustement budgétaire pour tout le monde" et les Etats membres devront "restaurer l'équilibre de leurs finances publiques", dit-elle, réaffirmant que "la France tiendra son engagement de ramener le déficit public à 6% de PIB en 2011 et à 3% en 2013".

Le mécanisme mis au point pour rassurer les marchés financiers va fonctionner, veut-elle croire.

"TOURNANT HISTORIQUE"

"Compte tenu de la multiplicité des cartes qui sont sur la table, tous les joueurs qui sont ligués tous ensemble pour défendre l'euro, moi, je suis convaincue que le mécanisme va fonctionner", a-t-elle dit lundi matin, avant d'afficher sa satisfaction devant la réaction positive des marchés. "C'est clairement une coordination comme on n'en avait jamais vue pour indiquer de manière concertée que la musique s'arrête et que l'euro résiste", a-t-ellle ajouté.

"C'est un tournant historique, c'est extrêmement clair (...) C'est plus qu'une once de fédéralisme puisque le fonds européen fera des émissions pour acheter des titres ou proposer des prêts", insiste-t-elle.
Christine Lagarde a reconnu que les discussions à Bruxelles avaient été "difficiles", butant sur "la possibilité pour l'Europe de lancer des emprunts et celle des Etats de leur apporter des garanties", et que l'action conjuguée de Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel avait été "déterminant(e)".

Un pays comme la Grande-Bretagne, qui ne fait pas partie de la zone euro, n'était pas prêt selon elle "à soutenir une autre monnaie que la sienne". La suite des travaux sur l'euro pourrait commencer selon la ministre le 21 mai autour du président du conseil de l'Union européenne, Herman Van Rompuy. Le pacte de stabilité, que Paris et Berlin souhaitent renforcer, pourrait être soumis à un vote des parlements nationaux avant d'être transmis à la Commission, avance Christine Lagarde .  "Réciproquement, il faut s'interroger sur le regard que pourraient porter les partenaires européens sur les budgets nationaux", ose la ministre.

Dans le cadre du renforcement de la régulation financière, Christine Lagarde dit souhaiter "à titre personnel" que la Commisson se penche sur le trading à haute fréquence, qui consiste à déclencher des transactions par ordinateur.