"La crise grecque et ses soubresauts portugais et espagnols paniquent les Français." Tel est le commentaire de Gaël Sliman, directeur de BVA-Opinion, au vu des résultats du sondage mensuel BVA-Avanquest pour BFM et La Tribune, sur le moral des Français, plus précisément leur confiance dans l'économie. Un sondage réalisé les 7 et 8 mai, au plus fort de la crise de l'euro, ceci expliquant sans doute cela : le moral des Français est retombé au plus bas depuis l'automne 2008, peu après la faillite de Lehman Brothers.

Redressement peu probable

En fin de semaine dernière, les trois quarts des sondés se disaient donc de moins en moins confiants s'agissant de l'avenir de l'économie française, tandis que seuls 16% affichaient au contraire un confiance grandissante. La proportion "d'inquiets" a augmenté de 6 points d'un mois sur l'autre, une hausse d'une ampleur inconnue depuis la publication mensuelle de ce baromètre, au printemps 2008.

Va-t-on assister à un redressement subit du moral des Français, avec le sursaut des dirigeants européens, ce week-end, qui a entraîné celui des marchés financiers ? "C'est peu probable", estime Gaël Sliman. "La chute de la confiance ne tient pas aux soubresauts des seuls derniers jours, elle résulte d'une accumulation de mauvaises nouvelles, au cours des semaines passées", souligne le directeur de BVA-Opinion. Quand pourra-t-elle se redresser ? "Il faudrait que l'économie s'améliore structurellement, que la situation de l'emploi cesse de se dégrader." De fait, seule un véritable reprise de l'économie, accompagnée d'une diminution continue, sur plusieurs mois, du chômage, autoriserait un retour durable à la confiance.

Perception de l'inflation

Celle-ci est aussi corrélée à l'inflation. La récente hausse des tarifs de l'essence rend les Français pessimistes quant à l'évolution de leur pouvoir d'achat. Une tendance que mesure chaque mois l'Insee, dont l'indicateur du moral des ménages dépend beaucoup de la perception de l'inflation par les consommateurs.