Croissance française limitée à 0,1% au premier trimestre

La croissance française s'est limitée à 0,1% au premier trimestre 2010, selon une première estimation de l'Insee, qui a également révisé à la baisse la croissance du dernier trimestre 2009, ramenée à 0,5%. L'Insee a en outre révisé en baisse la croissance 2008 (à 0,1%) et 2009 (recul de 2,5%). Par ailleurs, l'inflation grimpe à 1,7% en avril.

Coup de blues pour la croissance française. Le PIB a augmenté de 0,1% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, un chiffre inférieur aux attentes, selon les résultats préliminaires des comptes nationaux publiés ce mercredi par l'Insee. Les économistes prévoyaient en moyenne une croissance de 0,3% sur les trois premiers mois de l'année, consensus à cheval entre la prévision de l'Insee (0,2%) et celle de la Banque de France (0,4%).

La croissance du quatrième trimestre a été révisée à 0,5% au lieu de 0,6%, correspondant à une baisse de 2,5% (au lieu de 2,2%) du PIB sur l'ensemble de 2009. L'Allemagne, première puissance de la zone euro, a annoncé peu avant une croissance de 0,2%, meilleure que prévu, au premier trimestre. Le chiffre pour l'ensemble de la zone euro sera dévoilé par Eurostat en fin de matinée.

Selon les données préliminaires de l'Insee, les dépenses de consommation des ménages français ont stagné en janvier-mars alors qu'elles avaient progressé de 0,9% fin 2009, soutenues notamment par la prime à la casse automobile. L'investissement total a baissé de 0,8% (après une baisse de 1,1% au quatrième trimestre), avec des reculs de 0,7% pour l'investissement des ménages et de 0,9% pour celui des entreprises non financières. Les dépenses des administrations publiques n'ont progressé que de 0,1%, après 0,7% fin 2009.

Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) a contribué négativement à la croissance (-0,1 point). Les variations de stocks ont également apporté une contribution négative de 0,1 point à la croissance du premier trimestre alors que le commerce extérieur a contribué positivement à hauteur de 0,4 point. Les exportations ont augmenté de 3,9% sur le trimestre, près de deux fois plus que les importations (2%).

Par ailleurs, les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% en avril par rapport à mars pour s'afficher en hausse de 1,7% sur un an, toujours selon l'Insee. L'indice des prix IPCH, qui permet une comparaison au niveau européen, a également progressé de 0,3% sur le mois pour une hausse de 1,9% sur un an.

"La progression observée en avril résulte principalement d'une nouvelle forte hausse des prix de l'énergie", précise l'Insee dans son communiqué. "L'accroissement saisonnier des prix des produits frais, de l'habillement-chaussures et de certains services participe également, mais dans une moindre mesure, à l'augmentation générale des prix", poursuit le communiqué.

En avril, les prix de l'énergie continuent leur progression (2,7%, 12,9% sur un an). Comme au mois de mars, les prix des produits alimentaires augmentent de 0,4% en avril (0,9% sur un an). Les prix des produits frais continuent de croître (2,7% et 7,3% sur un an). Les prix des services progressent légèrement en avril (0,1% et 1,4% sur un an), hausses et baisses se compensant quasiment.

Au mois d'avril, les prix des produits manufacturés diminuent légèrement (-0,1% sur le mois et -0,2 % sur un an). Cette baisse de prix est notamment liée à celle des prix des produits pharmaceutiques (-0,8% et -2,2 % sur un an) qui traduit des réductions appliquées sur certains médicaments. Elle est aussi liée à la baisse des prix des automobiles neuves (-1,5% mais en hausse de 0,3 % sur un an), qui continuent de faire l'objet d'offres promotionnelles. Par ailleurs, d'importants rabais ont encore été accordés sur les équipements audio-visuels (-1,1 % et -12,6 % sur un an) et les matériels de traitement de l'information (-1% et -7,4 % sur un an).

A contrario, avec la fin progressive des soldes, les prix de l'habillement-chaussures s'accroissent sur le mois (0,6 % sur le mois comme sur l'année). Il en est de même pour les prix des meubles et articles d'ameublement (0,7% mais en recul de 0,1% sur un an) et pour ceux de la parfumerie et des produits de beauté (1% et +0,7 % sur un an).

L'indicateur d' inflation sous-jacente (hors tarifs publics et prix volatils) décroît au mois d'avril (-0,1 % et hausse de 1,5 % sur un an). Hors tabac, l'indice national est en hausse de 0,3% sur le mois (1,6% sur un an). Corrigé des variations saisonnières (CVS), il progresse de 0,1% (1,7% sur un an).

Commentaires 8
à écrit le 13/05/2010 à 6:37
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decidement ce gouvernement aura tout rate, ce n'est pas parcequ'on s'agite dans tous les sens qu'on fait avancer les choses, on fait seulement beaucoup de vent.

à écrit le 12/05/2010 à 13:53
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Eiffel a raison ! nous avons aussi trop de pauvres qui ne peuvent pas suffisamment consommer ! coincés par le coût des loyers qui ont beaucoup plus augmenté que les salaires depuis une décennie !( seuls les actifs ont augmenté d'où un déséquilibre po...

à écrit le 12/05/2010 à 12:22
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@EIFFEL : bonne analyse et bonne solution ... en théorie ! Car malheureusement, dès que la crise est arrivée les (très) riches qui ont tout de suite compris se qui risquait de se passer, se sont barrés sous des cieux meilleurs par précaution, le bouc...

à écrit le 12/05/2010 à 9:56
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a mon avis il y a trop de pauvres en France où les bas salaires sont maintenant banalisés "au nom de la concurrence" - et donc pas assez de gens pour relancer la consommation : donnez un "coup de pouce" à un bas salaire, il ira vite consommer ce pl...

à écrit le 12/05/2010 à 9:46
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Sans blague, quelle surprise ... ;-) Et avec les mesures de rigueur annoncées, ça va bien s'arranger... Là encore, la solution : remettre les 5 millions de chômeurs au travail à temps plein avec un vrai salaire, de manière à relancer massivemen...

à écrit le 12/05/2010 à 8:08
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La France est un pays fini au sens du partage de richesses.Nous sommes condamnés à une croissance étique et ce n'est pas prés de changer.

à écrit le 12/05/2010 à 6:22
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Les "probables" nouveaux prelevements sur les revenus du travail et du capital pour financers les déficits ne vont pas aider au redressement de la croissance

à écrit le 12/05/2010 à 5:41
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Avec une croissance de 0.1%, le chômage ne reculera pas. Il faut trouver autre chose pour sortir l'économie de l'impasse. Un autre mode de vie fait de partage des richesses est nécessaire. Il faut provisoirement imposer très fortement les riches, les...

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