Dette publique de la France : la boule de neige

Par Source Reuters  |   |  500  mots
La dette publique de la France représentait 78,1% du PIB à la fin de l'an dernier contre 77,6% annoncés jusque là. La faute à la contraction de 2,5% du produit intérieur brut de la France l'année dernière et non de 2,2% comme on le pensait.

A 1.489 milliards d'euros, la dette publique de la France représentait 78,1% du PIB à la fin de l'an dernier, selon les premiers résultats des comptes des administrations publiques pour 2009 publiés par l'Insee.

La contraction de 2,5% du produit intérieur brut de la France l'année dernière, contre 2,2% précédemment annoncé, explique cette révision en hausse du poids de la dette publique qui était évaluée à 77,6% du PIB jusqu'à présent.

La dette publique affiche désormais une progression de 10,6 points de PIB sur un an. La dette de l'Etat connaît une dérive de 7,8 points de PIB, passant de 53,2% à 61% du PIB. Celle des administrations de Sécurité sociale augmente d'un point de PIB (1,8% à 2,8%) et celle des organismes divers d'administration centrale, qui comprennent notamment la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) et le Fonds de Réserve des Retraites (FRR), progresse de 1,1 point de PIB (4,9% à 6,0%).

Les collectivités locales enregistrent la dérive la plus faible de leur dette qui passe de 7,6% à 8,2% du PIB en un an.

COLLECTIVITÉS LOCALES VERTUEUSES

La dynamique de la dette se retrouve en grande partie dans les contributions au déficit public qui, à 143,8 milliards d'euros, représente 7,5% du PIB.

L'accroissement de 79,1 milliards du déficit public l'année dernière émane exclusivement de l'Etat et de la Sécurité sociale sous l'effet combiné d'une forte baisse des recettes, d'une progression maintenue des dépenses et du plan de relance.

En revanche, le déficit des collectivités locales s'est amélioré à 5,6 milliards contre 8,7 milliards en 2008.

Les collectivités locales sont parvenues à accroître leurs recettes (+4,5% après +3,9% en 2008) en partie grâce au fonds de compensation de la TVA mise en place dans le cadre du plan de relance (3,8 milliards d'euros). Mais elles ont aussi réussi à limiter la hausse de leurs dépenses (+3,0% après +4,3%).

"Voilà qui renvoie dans leurs filets ceux qui passent leur temps à gloser sur les gaspillages des élus locaux", relève Nicolas Bouzou, économiste du bureau d'analyse Asterès.

Les premiers résultats des comptes nationaux pour le premier trimestre, également publiés mercredi, montrent que l'investissement public a chuté de 1,2% par rapport au quatrième trimestre 2009.

Il s'agit du troisième trimestre consécutif de contraction de l'investissement public qui avait reculé de 0,1% au quatrième trimestre 2009 et de 0,4% au troisième.

Commentant la croissance décevante de 0,1% du PIB de la France sur les trois premiers mois de 2010, la ministre de l'Economie a fait valoir qu'elle est comparable à celle de l'Espagne et de l'Allemagne sur la même période.

"En moyenne, l'activité française augmente de 0,3% par trimestre depuis un an. C'est le signe que les politiques de relance ont permis à l'économie française de se redresser durablement", ajoute Christine Lagarde dans un communiqué.

"L'investissement public n'a plus augmenté depuis le deuxième trimestre 2009", souligne Nicolas Bouzou. "Il me semblait qu'un plan de relance avait été voté et qu'un ministère était même chargé de son exécution", ajoute-t-il.