Très peu de régions françaises ont été épargnées par la crise de l'emploi

Les régions industrielles ont été les plus frappées par la hausse du chômage entre 2008 et 2009. Mais les autres, plus dynamiques avant la crise, ont aussi souffert.

Avoir été une région dynamique en matière de création d'emploi avant la crise n'a pas suffi à amortir les effets du ralentissement économique en 2008 et 2009. Des régions telles que le Poitou-Charentes, Rhône-Alpes, la Bretagne et les Pays de la Loire n'ont, en effet, pas été épargnées par les destructions massives de postes entre le début de 2008 et 2009, selon une étude de l'Insee publiée ce mardi sur "Les conséquences de la crise sur l'emploi dans les régions". En deux ans, ces régions ont perdu entre 3,4% et 5% de leur emploi total. Or, elles avaient connu entre 2002 et 2006 des taux de croissance de l'emploi de 2,6% en moyenne, un rythme très supérieur à la moyenne nationale. Mais plus d'un quart de ces créations d'emploi concernait des postes d'intérimaires, les premiers supprimés lorsque l'activité a ralenti à l'automne 2008.

Dans ces zones, l'ampleur de la baisse est toutefois restée inférieure à celle qu'ont connue les régions de tradition industrielle. Entre 2002 et 2006, l'ensemble des grandes régions industrielles - Franche-Comté, Champagne-Ardenne, Picardie, Alsace, Basse-Normandie... - ont perdu quelque 200 000 emplois dans ce secteur. Et le phénomène s'est encore accentué avec la crise. "La baisse de l'emploi industriel s'est donc accélérée dans ces régions, passant d'un rythme de 2% à 3% par an à une baisse de 5,3% en 2009", note l'Insee. Résultat, le taux de chômage s'est envolé dans les zones très industrielles. Y compris dans des départements jusque-là épargnés, comme l'Ain, la Vendée, le Jura ou la Haute-Savoie.

A contrario, les régions qui se sont spécialisées dans le tertiaire ont mieux résisté. Et tout particulièrement l'Ile-de-France qui, grâce à la part importante des services aux entreprises à haute valeur ajoutée et d'emplois qualifiés, reste en-deçà du ralentissement national (-3,6%) avec une baisse de l'emploi de 2,7% en 2008 et 2009.

Depuis le deuxième trimestre 2009, le redémarrage de l'emploi intérimaire a donné de l'air aux régions industrielles. Selon les données de Pôle emploi rendues publiques ce lundi, toutes les régions ont, en mars 2010, connu une hausse du travail temporaire sur un an, avec en tête la France-Comté (+78,5%). Les statistiques provisoires de l'emploi salarié au 1er trimestre 2010, dévoilées ce mardi matin par l'Insee, diront si cette reprise touche aussi les emplois stables.

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