Le gouvernement reste optimiste pour la croissance en 2011

Christine Lagarde a écarté pour l'heure toute révision à la baisse des prévisions de croissance de la France pour 2011, pourtant jugées ambitieuses par le FMI. La ministre de l'Economie veut attendre de voir les chiffres du PIB du deuxième trimestre, qu'elle espère bons, avant de se prononcer.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Tout est parti du Fonds monétaire international (FMI) et de ses réserves vis-à-vis des prévisions de croissance de la France pour 2011. Un avis qui a alimenté les spéculations sur une révision à la baisse des objectifs du gouvernement, pour l'heure fixés sur une croissance de 2,5% du PIB (produit intérieur brut) l'année prochaine.

Dans son édition de samedi, le quotidien Le Monde titrait ainsi en "une" que "la France est prête à corriger à la baisse ses prévisions de croissance". Faisant réagir du même coup Bercy.

Sans démentir formellement, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a réaffirmé dimanche soir que, si révision il y avait, elle n'interviendrait pas avant la mi-août, après la publication des chiffres du PIB du deuxième trimestre, et plus vraisemblablement au début septembre.

"Je maintiens ma prévision de croissance parce qu'il est trop tôt dans l'année pour envisager de la réviser. Attendons d'engranger ce qui je l'espère sera un bon résultat du deuxième trimestre puis on verra si début septembre il faut réviser ou non la prévision de croissance", a-t-elle indiqué.

"On a pris une hypothèse de croissance qui est ambitieuse et peut-être un peu audacieuse", a reconnu la ministre, mais en ajoutant après : "Cela ne veut pas dire que je n'y crois pas".

Christine Lagarde continue de fait d'espérer une "bonne surprise", même si la croissance n'a été que de 0,1% au premier trimestre, faisant déjà douter de la reprise cette année après la forte récession (-2,5%) de 2009. La ministre se repose sur le précédent de 1994, quand le rebond avait dépassé les prévisions du gouvernement après la crise économique de 1993. "Quand il y a une cassure dans la croissance, en général l'année suivante ça rebondit de manière beaucoup plus forte que ce qui avait été anticipé", a-t-elle estimé.

Pas de menace sur le 'triple A' français

Pour Christine Lagarde, le plan d'économies du gouvernement - 100 milliards d'euros d'ici 2013 - et la réduction des dépenses de fonctionnement ne remettent pas en cause ces perspectives. "On essaye de se concentrer sur les mesures qui vont être favorables à l'investissement", a-t-elle déclaré en soulignant que ne seraient remis en cause ni le crédit impôt recherche, ni le grand emprunt, ni la réforme de la taxe professionnelle.

Elle a en outre fait état de bonnes nouvelles du côté des recettes fiscales et du coût de l'emprunt. "Les chiffres qu'on a actuellement nous laissent penser que les recettes d'impôt sur les sociétés vont être supérieures à nos prévisions. De la même manière, les prévisions que nous avions faites à la fin 2009 en matière de coût de l'emprunt étaient plus lourdes pour le budget que le coût réel de l'emprunt que nous payons aujourd'hui", a-t-elle dit.

Par ailleurs, la ministre a écarté toute menace sur la notation de la France, qui fait partie du club des pays les mieux notés du monde. "La notation n'est pas en cause, 'triple A stable' c'est ce qui se fait de mieux", a-t-elle dit. "Depuis quelques jours, grâce à la réforme de retraites et aux mesures prises au niveau européen, les spreads - les écarts de taux auxquels la France et l'Allemagne empruntent - se sont resserrés, on emprunte bien, on est sursouscrit quand on va sur les marchés et on se rapproche des taux allemands".

Le gouvernement reste toutefois mobilisé. Il devrait en effet annoncer de nouvelles mesures budgétaires d'ici l'automne pour atteindre son objectif de réduire son déficit public à 3% du PIB en 2013 selon les propos du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant au Financial Times de ce lundi.
"Il y aura d'autres annonces. Nous devons en faire davantage évidemment, beaucoup plus", affirme-t-il. Ces mesures supplémentaires devraient être prises dans le cadre du budget 2011, qui doit être présenté à l'automne.

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