La croissance plafonnera à 1,4% en 2010, selon l'Insee

L'institut de la statistique confirme la prévision du gouvernement, mais anticipe une dégradation du contexte international au second semestre. Bercy parie sur la demande intérieure.

Pour l'économie mondiale, "la fin de l'année s'annonce sous des auspices moins favorables". Ce diagnostic porté par l'Insee sur l'environnement international de la France donne le ton de la dernière note de conjoncture de l'Institut de la statistique, publiée mercredi soir. Certes, les économistes confirment la prévision du gouvernement pour l'économie française, à savoir une croissance du PIB de 1,4% en 2010, après une chute de l'activité estimée à 2,5% pour 2009. Mais, ils soulignent la lenteur de la reprise. Après la quasi stagnation de l'activité au premier trimestre (+0,1%), celle-ci progresserait un peu plus nettement au deuxième (+0,5%), avant que le rythme d'évolution du PIB ralentisse légèrement (+0,4% aux troisième et quatrième trimestres 2010).

Cette "reprise lente", selon l'expression retenue par l'Insee, reposerait sur une légère hausse de la consommation, grâce à la fin des destructions d'emplois -le chômage se stabiliserait en 2010-, mais surtout un arrêt de la baisse de l'investissement des entreprises. Ainsi, la demande intérieure cesserait de baisser (c'était encore le cas en début d'année). Mieux, elle accélérerait progressivement, prenant le relais d'exportations de moins en moins dynamiques, selon les prévisions de l'Insee. «C'est exactement notre scénario, celui d'un soutien de plus en plus marqué de la demande intérieure, qui compensera le ralentissement de l'économie mondiale», souligne-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. C'est ce soutien qui permettrait à la croissance française d'accélérer en 2011, sans atteindre toutefois les 2,5% de croissance, qualifiés d'audacieux par la ministre de l'Economie elle-même.

Pour atteindre ce chiffre, sur lequel est fondé le programme de réduction des déficits publics (alors que la Cour des Comptes vient de tirer la sonnette d'alarme sur ces déficits), il faudrait que le PIB progresse de 0,7% au cours des deux premiers trimestres de 2011, puis à un taux de 0,8% au cours des deux trimestres suivants. Autant dire une expansion à marche forcée, que nul ne se hasarde à prévoir. L'objectif d'un déficit public ramené à 6% du PIB en 2011 sera donc très difficile à atteindre.

Ce d'autant que la reprise de l'investissement et de la consommation, sur laquelle parie Bercy, ferait de la France une exception. "La demande intérieure tarde à embrayer" titre l'Insee à propos de la zone euro, anticipant une "modération" en fin d'année 2010, et soulignant que "l'horizon des ménages reste morose".

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