Aider les chômeurs en fin de droits avec l'argent de la formation professionnelle ? Un "hold up" s'insurge la CGT

Alors que le plan "Rebonds pour l'emploi", destiné aux demandeurs d'emploi arrivant en fin de droits en 2010, prévoit un effort de la part de l'Etat de 700 millions d'euros, la confédération dénonce le fait que, pour le financer, le gouvernement "entend procéder à une ponction de 300 millions d'euros" dans les fonds destinés à la formation professionnelle.

Le financement du plan "Rebonds pour l'emploi", destiné aux demandeurs d'emploi arrivant cette année en fin de droits, rencontre l'opposition ferme de la CGT.

Alors que le plan prévoit un effort de la part de l'Etat de 700 millions d'euros, la confédération dénonce le fait que le gouvernement "entend procéder à une ponction de 300 millions d'euros" dans les fonds réservés en principe à la formation professionnelle.

"C'est un hold-up sans précédent par son ampleur", écrit-elle ainsi dans un communiqué. " Cette ponction [...] va [...] se traduire par encore moins de formation pour les salariés et les demandeurs d'emploi alors que les besoins sont immenses et déjà insatisfaits."

1 millier de personnes bénéficiaires au lieu de 70.000

Par ailleurs, souligne la CGT, le plan "Rebonds" "peine à être mis en oeuvre" "Seul un millier de personnes auraient commencé, fin juin, à percevoir l'allocation prévue sur un objectif annoncé de 70.000. La CGT avait anticipé ces difficultés qui découlent notamment de contraintes trop sévères imposées aux demandeurs d'emploi [lire en pied d'article, Ndlr] et au faible engagement financier de l'État."

Le projet de convention destinée à rendre opérationnel le plan "Rebonds" est également dénoncé, car il comporte des dispositions que la CGT juge "inacceptables", notamment l'absence de financement du Fonds social européen (FSE) et l'obligation faite au Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) de verser des avances à Pôle emploi.

Créé en 2010, le fonds FPSPP dispose d'un pourcentage de la collecte des cotisations patronales à la formation continue, afin de renforcer les ressources destinées à la formation des chômeurs et salariés peu qualifiés.

"A bout de souffle pour boucler son budget, le gouvernement veut faire main basse sur l'argent de la formation des salariés. Pourtant d'autres sources de financement existent, d'autres choix sont possibles", écrit la CGT, qui cite la "suppression de certaines exonérations de cotisations patronales, dont l'efficacité est loin d'être avérée".

Les conditions d'accès au plan "Rebonds pour l'emploi"
Les mesures exceptionnelles du plan "Rebonds", instaurées par un décret du 1er juin, consistent à proposer à proposer un "parcours d'insertion professionnelle renforcé" composé d'une formation rémunérée, d'un contrat aidé et d'un accompagnement renforcé pour les cadres.
Une "'aide exceptionnelle"  est ainsi proposée aux demandeurs d'emploi en fin de droits
- "pour lesquels aucune solution de retour à l'activité n'a pu être trouvée"
- "qui ne peuvent bénéficier ni d'une allocation de solidarité (ASS, AER) ni du revenu de solidarité active (RSA), ni du RMI et de l'allocation de parent isolé dans les DOM"
- qui n'ont pas refusé "sans un motif légitime un contrat aidé ou une formation rémunérée"

 
 

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