Paris va débloquer 200.000 euros contre la dengue aux Antilles

Face à l'épidémie qui touche les Antilles, l'Etat a décidé de débloquer 200.000 euros supplémentaires pour tenter de lutter.

L'Etat va débloquer 200.000 euros supplémentaires pour lutter contre l'épidémie de dengue aux Antilles, a annoncé samedi la ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard. Accompagnée par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, elle a rencontré à Fort-de-France les acteurs de la lutte contre l'épidémie de dengue qui a fait 13 morts en Martinique depuis février. Cette somme sera répartie entre les agences des deux îles.

Ces moyens supplémentaires seront essentiellement dédiés au traitement des véhicules hors d'usage qui prolifèrent le long des routes et constituent un facteur de prolifération du moustique Aedes Aegypti. Autre moyen alloué par l'Etat: les volontaires du service civique. Ce programme qui devait initialement être lancé en France à la mi-septembre sera mis en place dès les prochains jours aux Antilles. "Le président de l'Agence nationale du service civique, Martin Hirsch, est intervenu pour que 150 volontaires soient affectés en Martinique et 150 volontaires mobilisés en Guadeloupe", a confirmé Marie-Luce Penchard.

Plus tôt dans la matinée, Roselyne Bachelot avait quant à elle annoncé le remboursement des examens de sérologie pour le dépistage de la dengue.

La polémique commence à enfler aux Antilles sur la réponse de Paris face à l'épidémie. Victorin Lurel, député et président PS de la région Guadeloupe, a ainsi réclamé une "mobilisation plus efficace de l'Etat". Les deux ministres ont réfuté l'idée d'une intervention tardive. "Vous savez, juguler une épidémie de dengue, ça ne signifie pas dresser des administrations ou des responsables les uns contre les autres. C'est au contraire oeuvrer tous ensemble", a répondu Roselyne Bachelot.

Depuis la semaine dernière, la mobilisation générale a été sonnée par Paris, avec le soutien d'une soixantaine de militaires du 33e RIMA et du service militaire adapté. Ces bras nouveaux commencent à produire des effets significatifs.

La ministre de la Santé s'est d'ailleurs réjouie des conclusions du dernier bulletin épidémiologique de la cellule interrégionale épidémiologique (Cire), soulignant "une nette décélération de l'épidémie entre la deuxième et la troisième semaine d'août". Interrogée sur les 26 cas de dengue diagnostiqués en métropole, Roselyne Bachelot a reconnu que sept départements ont détecté la présence d'un moustique -l'aedes albopictus- capable de propager le virus. "Ils ne faut pas que ces moustiques s'infectent en piquant les porteurs de la dengue", a-t-elle souligné.

Les syndicats de l'Agence régionale de santé, chargés de la démoustication des zones infestées, protestent toutefois contre le retentissement médiatique tardif de cette opération.

Dans l'édition de samedi du quotidien France-Antilles, Luc Rotardier, secrétaire général de la CGT Martinique, s'insurge: "Les professionnels de la lutte antivectorielle ont toujours alerté les responsables pour le nettoyage de gouttières. Leurs remarques n'ont jamais été suivies d'effets. Par ailleurs, il faut savoir repérer les gîtes de larves. Il ne suffit pas de nettoyer."

Depuis le début de l'épidémie fin 2009, 18 personnes sont mortes après avoir contracté le virus de la dengue sur les deux îles.

Depuis le mois de février, plus de 25.000 personnes sur une population de 401.000 habitants ont contracté la dengue en Martinique. Le préfet de la Région Martinique, Ange Mancini, est lui-même touché par le virus et actuellement hospitalisé. En Guadeloupe, l'épidémie a frappé près de 33.000 personnes, pour une population équivalente à celle de la Martinique.

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