Christian Estrosi protectionniste ? "Oui je l'assume"

Alors qu'il présentait une étude démontrant que la proportion des produits fabriqués et achetés en France avait encore baissé depuis 10 ans, le ministre de l'Industrie a estimé qu'à ses yeux, le protectionnisme n'était pas un "gros mot".

Interrogé par un journaliste sur le risque de se faire taxer de protectionnisme alors qu'il présentait les résultats d'une étude sur la part des produits fabriqués et achetés en France, le ministre de l'Industrie a répondu : "Je le revendique, je l'assume".

"Mon devoir aujourd'hui, c'est de dire que tous ces mots ne sont pas des gros mots, ce sont des mots nobles qui feront que la France redeviendra une grande puissance sur la scène internationale parce qu'elle aura réussi sa révolution industrielle", a poursuivi le ministre Christian Estrosi. Il a également précisé qu'il engagera des discussions au sein de l'Union Européenne, pour défendre une évolution des règles avec à termes un étiquetage sur l'origine des produits fabriqués en Europe

Christian Estrosi a également réaffirmé sa stratégie visant à augmenter la production industrielle "de 25% d'ici 2015", regrettant une perte de "près de 600.000 emplois industriels" en dix ans.

Baisse de la part des produits fabriqués en France

La part des produits de fabrication française sur l'ensemble de ceux achetés en France a baissé entre 1999 et 2009 passant de 64 à 67% selon les indicateurs de l'Observatoire du fabriqué en France.

Cet organisme crée à l'initiative du ministre a réalisé son étude sur dix filières stratégiques parmi lesquelles l'automobile, l'industrie de la mode et du luxe, l'aéronautique, le ferroviaire, les industries de santé, les industries des biens de consommations.

Les secteurs où les produits français ont le plus subi la concurrence internationale sont ceux de la santé et de l'automobile. En revanche, pour le secteur ferroviaire comme celui des technologies et services de l'information et de la communication, la part des produits français a augmenté.

L'observatoire s'est également penché plus en détails sur la valeur de la production revenant aux acteurs français dans chaque filière. Elle est passée en moyenne de 75% à 69%.

Une baisse que l'observatoire éclaire dans son rapport : "Les produits français contiennent globalement plus de pièces de fabrication étrangère qu'auparavant", mais réciproquement, avec la mondialisation, "la production étrangère intègre plus de composants fabriqués en France"

A titre d'exemple une voiture fabriquée en France et qui vaut 10.000 euros, est construite avec des composants importés d'une valeur de 3.600 euros.
 

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