Affaire Bettencourt : fuites ou écoutes ? Le Monde et l'opposition accusent, Hortefeux défend Sarkozy

L'opposition accuse l'exécutif d'avoir porté atteinte à la liberté de la presse en procédant à une enquête pour déterminer le responsable des fuites vers la presse concernant les auditions des protagonistes de cette affaire.

Le gouvernement a affirmé ce mardi qu'il était légitime d'identifier un fonctionnaire déloyal à l'origine de fuites dans l'affaire Woerth-Bettencourt (alors que la procédure judiciaire se poursuit) et a nié l'existence de consigne de l'Elysée ou d'écoutes illégales.

L'opposition accuse l'exécutif d'avoir porté atteinte à la liberté de la presse en procédant à une enquête pour déterminer le responsable des fuites vers la presse concernant les auditions des protagonistes de cette affaire.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a cherché avant tout à préserver l'Elysée, une ligne de défense amorcée lundi.

"Il n'y a eu aucune consigne, aucune demande de l'Elysée à quelque niveau que ce soit, il n'y a eu aucune demande d'écoutes téléphoniques", a-t-il dit lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

"Nous sommes bien loin d'une époque où il y avait un cabinet noir à l'Elysée", a-t-il ajouté par allusion aux écoutes téléphoniques effectuées par la 'cellule de l'Elysée' du temps du président François Mitterrand.

Le directeur de la police nationale, Frédéric Péchenard, a endossé lundi la paternité de l'enquête sur la source du Monde.

Le quotidien a annoncé sa décision de porter plainte pour violation du secret des sources en accusant l'Elysée d'avoir utilisé le contre-espionnage pour rechercher l'informateur de son journaliste dans le cadre de l'affaire Woerth-Bettencourt.

Mais Brice Hortefeux a affirmé qu'il était "du devoir de la direction du renseignement intérieur de vérifier" si un magistrat travaillant au ministère de la Justice avait violé le secret professionnel.

Il a répété que des "vérifications techniques" avaient été effectuées dans le cadre "de la mission de protection de la sécurité".

Au cours de la même séance d'actualité, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a assuré: "Jamais le gouvernement n'a porté atteinte à la liberté de la presse".

Il a jugé "inadmissible" qu'un haut fonctionnaire fasse des fuites à la presse, lançant à l'adresse de l'opposition: "Vous ne pouvez pas cautionner ça".

Le parquet de Paris a cependant annoncé mardi avoir demandé à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de préciser comment elle était parvenue à identifier l'informateur présumé du journal Le Monde.

Les "vérifications techniques" évoquées par Brice Hortefeux auraient consisté à obtenir des relevés téléphoniques mais le délégué général de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) a affirmé ne pas avoir été saisi.

Une telle requête aurait été rejetée "puisque celle-ci ne peut agir que dans le cadre de la prévention du terrorisme", a-t-il dit à plusieurs médias.

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