Les ouvrières de Lejaby maintiennent le blocage, un médiateur est désigné

La direction de Lejaby a saisi en référé le tribunal de Lyon pour obtenir l'évacuation de son siège social près de Lyon, bloqué par des ouvrières. Celles-ci s'opposent à un projet de délocalisation impliquant 197 licenciements. Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a annoncé ce mardi la nomination d'un médiateur.

Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a annoncé ce mardi la nomination du préfet de la région Rhône-Alpes en tant que médiateur entre la direction de Lejaby et ses salariées. Ces dernières occupent le siège social de l'entreprise depuis le 16 septembre pour protester contre un projet de délocalisation.

Saluant, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, l'"action des femmes salariées [de Lejaby] qui mènent avec beaucoup de courage un formidable combat", le ministre a affirmé qu'il "[n'acceptait] pas de voir une direction, sous la pression de fonds d'investissement étrangers, bloquer à l'heure actuelle tout dialogue social".

Lejaby a été racheté en 2008 par l'autrichien Palmers Textil, qui a fait entrer à son capital le fonds d'investissement 21Central Partners, contrôlé par le groupe italien Benetton. "Je n'accepterai pas que ce soit une logique purement spéculative qui s'impose", a indiqué le ministre.

Décision du juge des référés jeudi

Par ailleurs, la direction de Lejaby a saisi lundi en référé le tribunal de Lyon pour obtenir l'évacuation du siège, situé à Rillieux-la-Pape. Seules cinq ouvrières sont assignées devant le juge, alors qu'une centaine d'entre elles mènent l'occupation des locaux, empêchant l'entrée et la sortie des camions de livraison. La direction a fait valoir qu'elle respectait le droit de grève, mais pas l'entrave faite à l'activité de l'entreprise. Le juge des référés a annoncé qu'il rendrait sa décision jeudi.

Pierre Masanovic, l'avocat des ouvrières assignées, a répondu que l'occupation de l'entreprise se poursuivait dans la plus grande dignité. "Il n'y a pas eu de menaces, ni d'obstacles aux allées et venues de la direction", a-t-il dit.

Douzième nuit sur place

Dans l'attente de la décision du tribunal, les salariées n'ont pas l'intention de lever le camp et certaines s'apprêtaient mardi soir à passer leur treizième nuit sur place.

Lejaby a déjà licencié 225 salariées en 2003 pour délocaliser une partie de sa production. L'entreprise envisage aujourd'hui de fermer ses sites de production de Bourg-en-Bresse (Ain), Bellegarde (Ain) et Le Teil (Ardèche) à la mi-novembre en licenciant 197 personnes, sur un effectif total de 653.

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