Luc Chatel présente un bilan satisfaisant de la rentrée

Par Clarisse Jay  |   |  621  mots
DR
Le ministre de l'Education nationale a fait ce mercredi un point d'étape de l'année scolaire 2010-2011. L'occasion de préciser l'état d'avancement de certaines réformes et de "rassurer" sur leurs conséquences.

"Rassurer". C'est ce qu'a cherché à faire une fois de plus Luc Chatel ce mercredi 1er décembre à l'occasion d'un "point d'étape" de l'année scolaire 2010-2011. Une communication inhabituelle en cette période dépourvue de grandes annonces. Mais les sujets de polémique ayant été nombreux depuis septembre, le ministre de l'Education, de la Jeunesse et de la Vie associative a souhaité calmer le jeu.

Selon les données recueillies par le ministère, toutes les mesures mises en ?uvre sont dores et déjà un succès. La réforme du lycée en classe de seconde ? Les nouveaux enseignements exploratoires emportent, "les équipes se sont emparées de l'accompagnement personnalisé" (40% des enseignants y participent) et les groupes de compétences se mettent en place en langues étrangères. La rénovation du lycée professionnel ? Généralisée à la rentrée 2009, elle est en passe de remplir ses objectifs. Non seulement le bac pro (désormais en trois ans) attire de plus en plus de lycéens (un tiers des jeunes sortant du collège), mais en plus, le taux de poursuite d'études à l'issue du BEP est passé de 50% en 2009 à 66% en 2010. "C'était l'un des objectif de la réforme", s'est félicité Luc Chatel.

Les remplacements ? Le ministre avait promis de régler le problème en "utilisant" mieux les remplaçants. Dans le 1er degré, 91% des absences ont été remplacées, et 93% sont visées pour 2010-2011 ; dans le secondaire 96,5% des absences de plus de quinze jours ont été traitées. Bref, le "rendement du remplacement" a été amélioré, passant de 76,53% en 2009 à 80,15% en 2010. Et cela devrait encore progresser grâce au renfort des de jeunes diplômés, de "personnes qualifiées" ou de retraités (l'académie d'Orléans-Tours a ainsi recruté 146 retraités).

La réforme de la formation des enseignants, entrée en vigueur à la rentrée ? "On nous a prédit des catastrophes, je tiens à vous rassurer", a ironisé le ministre. Les enseignants stagiaires (7.159 dans le primaire, 8.604 dans le secondaire), lauréats des concours 2010 et arrivés devant les classes à la rentrée sans formation pratique, ont débuté "dans des conditions satisfaisantes", en binôme ou aidés d'un tuteur. 20% à 30% d'entre eux avaient déjà une expérience de l'enseignement et "moins de 1%" a été repéré en difficulté. Mieux, 78 démissions ont été dénombrées contre une centaine en 2009. Et cerise sur le gâteau, 170.000 enseignants en début de carrière (sur un total de 850.000) ont été revalorisés.

Le ministre concède toutefois des marges de progrès, notamment sur le tutorat en lycée, peu développé. Un chargé de mission responsable du suivi de la réforme du lycée doit aussi être nommé dans les prochains jours "pour monter en puissance" sur certains aspects. Le ministre n'a par exemple pas communiqué sur les remplacements promis dans le secondaire pour les absences inférieures à quinze jours. Par ailleurs, pour répondre aux critiques de manque de formation pratique pour les enseignants débutants, il a entamé une série de rencontres avec les syndicats et réfléchit depuis cet été, avec le ministère de l'Enseignement supérieur, à la mise en place de véritables masters en alternance (La Tribune du 2 août 2010), même si seule une dizaine devrait voir le jour à la rentrée 2011. Une façon de répondre à un certain malaise palpable sur le terrain. Malaise qui n'apparaît pas dans le sondage diffusé par le ministère mercredi (réalisé auprès d'enseignants, de chefs d'établissements et de parents d'élèves) sur les conditions de la rentrée, ce sujet y étant absent.