Précarité dans la fonction publique : les négociations suspendues

Démarrées ce mardi matin, les négociations sur l'emploi dans la fonction publique ont été suspendues par les syndicats. Ils demandent, pour reprendre la discussion, que l'Etat modifie sa position sur deux "points durs" du dossier.
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Cette fois, c'est parti. Ce mardi matin, l'Etat employeur et les syndicats ont lancé les négociations sur l'emploi dans la fonction publique. Les discussions ont démarré après des semaines de concertation et alors que l'actualité récente reste marquée par la polémique sur la "pertinence de l'embauche à vie" des fonctionnaires (lire ci-dessous) et celle sur les précaires du public qui peinent à obtenir leurs droits à l'assurance-chômage.

A l'issue de la réunion de ce mardi, les huit organisations syndicales ont choisi toutefois de... suspendre les négociations. Il n'est pas question de les rompre, a déclaré Gilles Oberrieder, de la CGT, à La Tribune, mais de conditionner leur poursuite à la réponse de Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, sur deux points durs du dossier.

Un plan de titularisation ouvert aux seuls CDI

Premier point de discorde, les propositions transmises par Georges Tron aux syndicats incluent  un plan de titularisation des contractuels, par voie de concours, mais ouvert aux seuls agents employés en CDI.

Il faut rappeler que sur les 5,2 millions agents publics, 870.000 n'ont pas le statut de fonctionnaire, mais sont contractuels, embauchés sous contrat de droit public, CDI ou CDD. Alors que leur présence est censée répondre à des besoins spécifiques (métiers pointus, besoins temporaires, comme les remplacements), près de 50% d'entre eux seraient employés sur des postes permanents, selon les syndicats.

Les agents employés en CDD étant majoritaires parmi les contractuels, les syndicats craignent que le plan de titularisation ne concerne que peu de monde. Ils demandent  ainsi à ce qu'il soit également ouvert aux CDD.

Seconde proposition polémique, l'Etat souhaiterait étendre l'utilisation des contrats de mission, qui sont des contrats sans terme fixe. Inacceptable, pour les syndicats. Ils demandent le retrait pur et simple de la mesure.

Dans les semaines à venir, Georges Tron devait donc éclaircir la position de l'Etat sur ces deux points. Et les syndicats décider s'ils entament les négociations.

François Fillon fait taire la polémique

Le Premier ministre François Fillon a tenté lundi, lors de ses voeux à la presse, de mettre fin à la polémique naissante sur l'emploi public. Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et accessoirement ancien ministre de la fonction publique, avait en effet mis le feu aux poudres la semaine passée, en affirmant qu'il ne fallait "pas s'interdire de réfléchir à la pertinence de l'embauche à vie". "Il ne faut pas radicaliser des oppositions factices", a assuré François Fillon en forme de fin de non-recevoir, qualifiant même "d'inutiles" les propos de Christian Jacob.

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