Les présidents d'université dénoncent leur budget 2011

La répartition des moyens annoncée par Valérie Pécresse provoque le mécontentement des présidents d'université. Certains estiment être mis en difficulté.

Comme l'année dernière, Valérie Pécresse n'aura pas échappé aux critiques des présidents d'université sur la répartition de leurs moyens pour 2011 présentée le 14 janvier (La Tribune du 17 janvier 2011). Si les universités qui sont passées à l'autonomie ce 1er janvier ont obtenu des hausses de crédits de fonctionnement conséquentes, atteignant parfois près de 10 %, eu égard aux efforts qu'elles doivent fournir en matière de gestion, toutes les autres, à savoir 62, ont dû se contenter de progressions de 1,5 % (ce qui correspond à l'inflation prévue en 2011) ou 3 %.
 

Malgré les efforts financiers consentis par l'Etat mis en avant par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la Conférence des présidents d'université (CPU) a réagi vivement jeudi à l'issue de sa séance plénière. Reprochant de n'avoir "été ni consultée, ni informée ni associée aux arbitrages et aux choix opérés par le ministère", la CPU "regrette que l'augmentation des moyens ne donne pas aux universités de marge supplémentaire effective pour exploiter toutes les potentialités du passage à l'autonomie et exercer leur mission de recherche et d'enseignement".

Pas d'actions nouvelles


Principaux griefs reproché au ministère, les moyens ont été répartis sans tenir compte des évolutions des effectifs, différentes selon les université, ni des éventuelles difficultés financière de certaines universités. Par ailleurs, l'autonomie implique des transferts de charge importants. Fin 2010, nombre d'universités avaient eu du mal à boucler leur budget, du fait notamment d'une mauvaise anticipation de leur masse salariale (pyramide des âges défavorable) en partie imputable au ministère.

Défenseur de l'autonomie, le médiatique président de l'université Paris V-Descartes (autonome depuis 2009), le généticien Axel Kahn, a vertement condamné jeudi lors d'un point presse cette évolution budgétaire. "Il a été possible grâce aux moyens nouveaux de mettre en ?uvre des actions la première année de l'autonomie, la deuxième année le budget a été moins important, la troisième année il est quasiment plat. Il n'y aura donc pas d'actions nouvelles en 2011", a-t-il prévenu précisant que la couverture budgétaire 2011 est pour son université, qui consacre 66 % de son budget aux salaires, "incomplète à hauteur de 500.000 à 1 million d'euros". Il a aussi dénoncé le recul de 12 % à 16 % des crédits de fonctionnement des organismes de recherche (CNRS, Inserm..) qui pèse sur les laboratoires mixtes (UMR) que son université partage avec eux. "Nous devons trouver de nouvelles sources de financement !", a-t-il lancé.

Manque à gagner


Jugeant du coup inopérant le nouveau système d'allocation des moyens (appelé "Sympa") à la performance et à l'activité, la Coordination des universités de recherche intensive françaises (Curif) a de son côté ironiquement protesté contre son "abandon par le ministère". "Nous avons l'impression que le système Sympa n'est pas pris en compte pour calculer les financements. Ce système est fait pour encourager les universités à la performance et à la qualité. Or là, c'est l'effet qui risque de se produire », estime Jean-Charles Pomerol, le président de l'université Pierre et Marie Curie (UPMC, Paris VI), qui a créé la Curif fin 2008. Selon lui, la situation commence à être difficile pour les grandes universités, notamment en terme de masse salariale : "Concernant l'UPMC, la masse salariale progresse plus vite que ce que nous la compense l'Etat". D'où un manque à gagner.
 

Valérie Pécresse a indiqué récemment s'être accordée avec la CPU sur un principe de « solidarité » entre universités, celles avantagées par leur pyramide des âges "mettant au pot" pour les établissements défavorisés. Ce que conteste vivement la CPU.

Commentaires 23
à écrit le 23/01/2011 à 11:31
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Entre l'argent et l'organisation, les Présidents d'université ont choisi l'argent. C'est plus facile de dépenser que de réflêchir.

le 23/01/2011 à 11:53
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Bonjour, ne parlez pas de ce que vous connaissez pas. Le ministère s'est engagé à mettre en place un modèle de répartition par la performance/activité (SYMPA). Toutes les Universités ont donc voulu privilégier les activités et une organisation ayant...

le 23/01/2011 à 12:14
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A Inarius - Dans votre intervention, j'ai supprimé "Bonjour, ne parlez de ce que vous ne connaissez pas" Vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'espère?

à écrit le 23/01/2011 à 9:02
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quoi que l'on fasse , la critique est toujour présente ceci est la panacé de notre pays.

à écrit le 23/01/2011 à 2:07
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Comme pour le reste le discours est inversement proportionnel à la réalité. Je crois que les politiques ne maîtrisent plus rien et les évènements de fin d'année plus le Médiator, la vison des évènements de Tunisie, le dossier de la Côte dIvoire les i...

à écrit le 22/01/2011 à 22:18
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Je pense que l'objectif de l'UMP, c'est la défonctionnarisation (ce qui n'est pas un scoop) et la privatisation de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (les éléments pré-requis se mettent en place, l'autonomie étant un moyen assez pernicieux ...

le 23/01/2011 à 10:39
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Les rouages et la mecanique de la defonctionnarisation ont ete mis en place par miterrand et ses successeurs via la politique europeenne...la fonction publique nationale est associée aux idées d'impot de citoyenneté et de controle des mouvement s de ...

à écrit le 22/01/2011 à 21:05
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Les phautes piquent pas mal les yeux. ;-) La recherche et l'enseignement ne sont plus valorisés en France. A part une ou deux universités ou grands laboratoires, le reste aura beaucoup de mal à boucler ses budgets. Les enseignants devant passer plu...

le 23/01/2011 à 10:23
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Suffit les jérémiades ,soyez positif une fois

le 23/01/2011 à 11:56
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Non, ce n'est pas aussi simple, les gens formés ne suffisent pas, il faut aussi des infrastructures économiques capables de les employer....sinon, ils emigrent... Si il suffisait de donner de l'argent aux fac pour que l?économie soit florissante ça s...

le 23/01/2011 à 12:01
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A gadget - Vous demandez beaucoup. Toujours la démagogie!

à écrit le 22/01/2011 à 20:16
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Les universités ont bénéficié d'une augmentation budgétaire supérieure à tous les autres ministères. On était en droit d'attendre autre chose que leurs éternelles gérémiades. Elles pourraient faire beaucoup plus avec moins de moyens si les "enseignan...

le 22/01/2011 à 23:21
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"...si les "enseignants-chercheurs" se mettaient à enseigner" Aucun rapport !!! Avec ce genre de commentaires, on ne va pas aller bien loin !!! Je ne sais même pas par où commencer pour réagir... en tout cas il y a du boulot !

à écrit le 22/01/2011 à 20:07
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c'est l'horreur cet article, bourré de fautes, et illisible ! Il est imbuvable ! Maintenant, même si les journaux font des fautes ...

à écrit le 22/01/2011 à 20:07
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C'est comme cela que nos chercheurs, nos seules têtes bien faites de notre pays, partent à l'étranger. Et Sarko savoure car quand les têtes bien faites seront toutes parties, il n'y aura plus d'opposition dans ce pays - on va à la décadence réelle. I...

à écrit le 22/01/2011 à 20:06
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avant de s'occuper de la possible candidature de Borloo à l'élection présidentielle, Me Pécresse serait mieux inspirée de faire son travail de ministre afin de ne pas mettre les universités en difficulté. Mais c'est vrai qu'à l'UMP on n'est plus disp...

à écrit le 22/01/2011 à 19:39
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En effet, penchons-nous sur les prix exorbitants des VAE que font payer les universités aux adultes qui ont acquis un savoir pendant 10, 20 voire 30 ans pour n'avoir pas eu pas eu la chance d'aller glander à l'université est UN SCANDALE, qui doit êtr...

le 22/01/2011 à 23:43
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Glander?

à écrit le 22/01/2011 à 19:36
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pour encourage - (er)

à écrit le 22/01/2011 à 19:35
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mal à bouclé - (er) ;)

à écrit le 22/01/2011 à 19:34
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Pitié, relisez-vous ! C'est bourré de fautes ^^

à écrit le 22/01/2011 à 11:10
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Voilà où mène la loi sur l'Université. Ceux qui y ont cru n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Les universités doivent désormais être solidaires dans l'autonomie. Et puis c'est désormais la course effrénée pour trouver des moyens extérieurs quitte...

le 22/01/2011 à 19:31
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Cela résume bien la pensée de beaucoup d'universitaires...

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