Comment le gouvernement entend mieux encadrer les soirées étudiantes

Par Clarisse Jay  |   |  410  mots
Valérie Pécresse veut rendre obligatoire la déclaration préalable pour les soirées étudiantes.
Valérie Pécresse a annoncé ce jeudi plusieurs mesures visant à éviter, dès la rentrée 2011, les dérapages habituels de ce genre de soirées. Sera notamment rendue obligatoire la déclaration préalable en préfecture.

Humiliations, comas éthyliques, accidents de voiture, viols... et même décès. Les dérapages lors des week-ends d'intégration (communément appelés "bizutage") sont courants depuis des décennies et régulièrement condamnés. En vain. Après avoir pris des mesures d'urgence à la rentrée dernière à la suite d'accidents graves, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche avait demandé un recensement des pratiques d'intégration aux préfets et recteurs et confié à Martine Daoust, recteur de l'académie de Poitiers, une mission sur "les soirées étudiantes et week-ends d'intégration". Cette dernière a rendu son rapport ce jeudi. "Les auditions ont créé des attentes et il s'est avéré que le dialogue est un facteur de prévention et que la méconnaissance des risques pharmacologiques liés à certains produits est un facteur de risque", a constaté Martine Daoust.

Voie législative

Valérie Pécresse a largement repris les préconisations du rapport Daoust dans les mesures annoncées jeudi qui doivent entrer en application dès la prochaine rentrée universitaire. Il s'agit de "renforcer notre dispositif de prévention et de lutte contre les dérives liées à ces manifestations étudiantes", a indiqué la ministre. La mesure la plus importante est de rendre obligatoire la déclaration en préfecture ou en mairie de ces soirées par les organisateurs. Pour cela, il faudra passer par la "voie législative", a précisé Valérie Pécresse, la liberté de réunion étant inscrite dans la Constitution. L'objectif recherché est de "responsabiliser" les organisateurs.

A condition de trouver le véhicule législatif, a reconnu la ministre, sachant que le calendrier est déjà surchargé. Par ailleurs, le respect de la loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires) qui réglemente la vente d'alcool à prix réduits pendant une période données ("happy hours", "open bars"...) sera contrôlé via des "testing" afin d'empêcher les alcooliers (qui sponsorisent souvent les soirées étudiantes) de distribuer gratuitement de l'alcool. Enfin, les universités seront incitées à proposer des modules d'enseignement destinés à sensibiliser les jeunes sur les comportements addictifs. Enfin, un guide d'information sera diffusé "avant l'été" auprès des chefs d'établissement et des organisation étudiantes.

Reste à convaincre les étudiants concernés. Dès lannonce de ces mesures, plusieurs associations (Mutuelle étudiante, Fage...) se sont empressées de dénoncer leur insuffisance.